Elisabeth Pascaud – France Bénévolat - Partenaire Associatheque.fr

25 millions de non bénévoles n’excluent pas de le devenir ou de le redevenir. Comment les aider à franchir le pas ? Tel était l’objet de l’atelier de France Bénévolat du 7 octobre 2025.

Près d’un de nos concitoyens sur deux, une part un peu plus importante chez les plus jeunes, un peu moindre au-delà de 60 ans (45 % des 60-69 ans).

Comment leur faire connaitre le bénévolat ? Son importance pour la société ? Ses bienfaits pour eux-mêmes ? Comment leur « donner envie » de devenir bénévoles ?

L’édition 2025 du baromètre France Bénévolat, fondé sur une enquête de l’IFOP, avec le soutien du Crédit Mutuel, donne des premières pistes. L’atelier en a exploré de nouvelles à partir de l’expérience des associations qui y ont participé.

  • Selon le Baromètre France Bénévolat
    Ce qui pourrait le plus conduire les non bénévoles à donner ou redonner du temps gratuitement à une association serait de disposer de plus de temps libre mais, surtout de pouvoir garder la maîtrise de leur temps : horaires adaptés, flexibilité, engagement à durée déterminée. 48 % citent au moins un de ces 3 items.
    Loin derrière, mais important quand même (23 %), « découvrir une mission pour laquelle ils se sentiraient compétents ».
    Pour les mobiliser, la relation personnelle prime (61 %) loin devant le recours à internet (site de l’association, réseaux sociaux, plates-formes de mis en relation – 39 %). Pour les plus âgés la relation personnelle prime encore plus. Les plus jeunes ne citent pas tellement plus que leurs ainés les plates-formes internet et les réseaux sociaux ne font recette qu’à moins de 35 ans.
  • Les pistes proposées sur ces bases par l’atelier
    Sur la question du temps, l’atelier s’est interrogé : « le manque de temps ne pourrait-il pas être un prétexte ? ». Cela dit, les associations doivent réfléchir à leur propre organisation.
    Peut-être partager les missions, par exemple en proposant des « duo », susceptibles d’alléger les contraintes. Et, de manière plus générale, viser plus de souplesse dans ce qu’on propose aux bénévoles, pour gagner en flexibilité.
    Pour des missions correspondant aux compétences de ceux qui envisagent le bénévolat, il est impératif de diversifier les missions proposées. L’afflux de « candidatures » lors de la pandémie, auxquelles les associations n’ont pas pu répondre, a conduit à ne pas s’en tenir aux missions classiques, mais à créer de nouvelles opportunités qui répondront aux « envies » de bénévoles en même temps qu’aux besoins que le projet associatif vise.

Au-delà de ces deux thèmes, les associations ont insisté sur le processus d’accueil et d’intégration des nouveaux bénévoles, avec une posture d’ouverture, d’écoute pour prendre en compte les envies et contraintes, en veillant à ne pas imposer son mode d’action mais à laisser au nouveau bénévole la possibilité d’innover, tout en étant très clair sur les objectifs visés par le projet associatif.

La réflexion s’est aussi engagée sur la manière de « donner envie » de rejoindre l’association :

  • bouche à oreille basé sur le témoignage, par exemple en incitant les bénévoles à parler de leur expérience autour d’eux ou en proposant des vidéos de témoignages sur le site internet de l’association...
  • création d’évènement (par exemple pour le 5 décembre) au cours desquels inviter à une action précise (c’est le rôle intégrateur du bénévolat « ponctuel »), cela peut être une aide à l’organisation, une collecte ponctuelle, l’animation d’un atelier...
  • montrer ce que le bénévolat peut apporter au bénévole lui-même, par la reconnaissance de son utilité, par les contacts humains qu’il favorise, par une bonne ambiance dans la convivialité...
  • construire le site internet de l’association de façon attirante, en montrant le rôle des bénévoles, avec des exemples de missions susceptibles de « donner envie », des vidéos de témoignage...
  • rassurer y compris sur le temps, sur les déplacements nécessaires, en proposant au nouveau bénévole de le préparer à rencontrer un monde qui n’est peut-être pas le sien, par exemple en prévoyant un démarrage en binôme, une formation...

En conclusion

Les associations manquent de bénévoles mais elles ne manquent peut-être pas d’opportunités, à condition d’aller vers les bénévoles potentiels, en leur donnant à voir, y compris de nouvelles pratiques correspondant mieux à leurs aspirations et mode de vie.