Un bénévolat à l’arrêt, un engagement de plus en plus sélectif et un besoin certain de flexibilité. Découvrez les résultats et grandes tendances du bénévolat de la 6e édition du baromètre.

La 6e édition du Baromètre du Bénévolat, publiée par France Bénévolat avec l’IFOP et le soutien du Crédit Mutuel, dévoile les grandes tendances, avec des signaux contradictoires qui appellent à la fois à l'inquiétude et à l'espoir pour relancer l’engagement bénévole. Si le bénévolat au sein d’une association esquisse un timide rebond après la pandémie, des évolutions intéressantes et des dynamiques de changement sont à noter. Une analyse détaillée des résultats permet de tirer des enseignements précieux pour l’action bénévole en France.

Le paysage a profondément changé depuis 15 ans : les seniors désertent, les jeunes s’engagent, l’équilibre reste fragile...

En 2025, 21 % de la population française de 15 ans et plus participe à une activité bénévole au sein d’une association, un niveau inférieur à ce qu’il était avant la pandémie.

Une tendance inquiétante se confirme : la diminution notable du bénévolat associatif pour les plus de 65 ans, des générations clés pour le secteur associatif, dont le taux d’engagement chute à 24 % en 2025, contre 38 % en 2010. Ce recul s’explique en partie par la crainte de ne pas pouvoir garder la maîtrise de son temps en s’engageant dans une association, et certainement par d’autres facteurs sociétaux : départ à la retraite plus tardif, génération sandwich.

Par ailleurs, la progression du bénévolat chez les 15-34 ans se confirme, avec une augmentation à 23 % du taux d’engagement bénévole associatif pour cette classe d’âge contre 16 % en 2010. D’autre part les inégalités se creusent, avec des écarts marqués entre les personnes les plus diplômées et celles ayant des qualifications plus modestes, ce qui met en lumière la nécessité urgente de rendre le bénévolat plus accessible et plus inclusif. En 2025, 26 % des diplômés du supérieur participent à une activité bénévole en association, contre seulement 12 % des titulaires du CAP ou sans diplôme, et 19 % des bacheliers.

Les femmes, plus que les hommes, s'orientent vers des formes d'engagement informelles (aide entre proches ou le soutien ponctuel...), illustrant leur recherche de flexibilité et d'adaptabilité dans l'organisation associative. Enfin, les territoires ruraux connaissent un désengagement plus marqué que les milieux urbains, ce qui accentue les inégalités territoriales. Ce constat appelle à la nécessité de renforcer le maillage associatif et d’adapter des actions ciblées pour mobiliser ces publics et valoriser leur contribution.

Un signal encourageant : vers un bénévolat plus suivi

Une tendance plus optimiste se dessine : le bénévolat n’est pas un phénomène de « zapping » !

Les bénévoles ponctuels (à l’occasion des vacances ou pour un événement...) montrent une grande fidélité envers leur association, en fonction de ses besoins et de leurs disponibilités. Le bénévolat ponctuel laisse la place à un bénévolat plus régulier comme quelques heures consacrées chaque mois pour 34 %. Le bénévolat n’est pas qu’une simple ressource humaine pour les associations, il incarne une forme d'engagement actif, accessible à tous, qui renforce le lien social, crée des solidarités de proximité et soutient le vivre-ensemble. À travers lui, chacun peut jouer un rôle dans la société et contribuer à bâtir un monde plus juste, plus solidaire et plus fraternel.

Comme l’explique François Bouchon, président de France Bénévolat : « en 2025, il est crucial que les associations s’adaptent à ces nouvelles réalités, en favorisant des pratiques plus flexibles et inclusives, et en mettant en œuvre des stratégies de fidélisation et d’accueil plus adaptées aux besoins des bénévoles d'aujourd’hui ».

Plus de 25 millions de potentiels bénévoles : un appel à l’action pour les associations

Une autre donnée intéressante concerne les non- bénévoles qui sont plus de 25 millions disposés à ne pas exclure de s’engager dans le bénévolat, c’est formidable ! Ils ne ferment pas la porte à cette option, à condition que les conditions d'engagement soient adaptées à leurs contraintes. Le manque de temps disponible, la flexibilité des horaires, et des missions avec un engagement à durée limitée sont des critères essentiels pour ces futurs bénévoles.

Enfin, si le « bouche-à-oreille » reste le principal levier pour attirer de nouveaux bénévoles, en particulier parmi les aînés, les plus jeunes préfèrent les canaux numériques pour découvrir des opportunités de bénévolat. Toutefois, il faut noter que les plateformes de mise en relation semblent être un levier moins efficace que l'interaction directe avec un conseiller. France Bénévolat joue donc un rôle essentiel en facilitant la mise en relation entre les bénévoles et les associations.

Quels leviers pour (re)mobiliser les bénévoles et développer l’engagement associatif ?

Un besoin de souplesse

  • 18 % des non-bénévoles seraient incités à s’engager avec des horaires adaptés,
  • 18 % avec plus de flexibilité, 14 % avec des missions à durée limitée.

L’importance du contact humain

  • 29 % des non-bénévoles déclarent que la sollicitation directe d’un bénévole les encouragerait à s’engager (40 % chez les 65 ans et plus),
  • 17 % citent la rencontre avec un conseiller comme déclencheur potentiel.

Bénévolat en France : un avenir prometteur à portée de main

Le bénévolat en France demeure une activité dynamique et essentielle pour la société. Il constitue l’une des expressions les plus vives de la citoyenneté et de la solidarité, avec la montée en puissance de l’implication des jeunes, qui représente, aux côtés des seniors, l’avenir des associations.

Face aux défis importants révélés par les baromètres du Bénévolat depuis 15 ans, les centres départementaux de France Bénévolat développent en permanence, avec leurs associations adhérentes et les autres acteurs clés locaux, de nouvelles pratiques pour susciter des envies d’engagement et les transformer en expériences bénévoles réussies.

Télécharger le baromètre complet

Auteur

France Bénévolat - IFOP