Elisabeth Pascaud – France Bénévolat - Partenaire Associathèque

France bénévolat a réuni sa Commission Inter Associative (une vingtaine de grands réseaux associatifs adhérents), le 22 juin en vidéoconférence. Cette réunion avait comme objectif le partage d’expériences, de réflexions et de questionnements sur la façon dont les associations vivent cette période de déconfinement, essentiellement du point de vue du bénévolat.

Le « tour de table » a montré des situations très différentes selon le domaine associatif, plus ou moins mis en première ligne par la crise, selon la région, selon l’âge moyen des bénévoles et selon la solidité des équipes.

Les équipes bénévoles ont été bouleversées par l’appel des plus de 65 ans à « rester chez eux » et par l’arrivée de jeunes étudiants et actifs rendus disponibles par la fermeture des établissements d’études supérieures, l’arrêt des périodes de stage, le télétravail, le chômage partiel... ces arrivées massives ayant surtout concerné les associations bien connues dont la notoriété a attiré ces nouveaux bénévoles.

Aujourd’hui, le déconfinement se traduit par un certain retour des bénévoles de plus de 65 ans et un certain retrait des nouveaux bénévoles avec leur reprise d’activité. Mais qu’en sera-t-il demain et à la rentrée de septembre ? Le doute plane sur la situation sanitaire et la situation économique qui prévaudront, avec des questions sur le retour des bénévoles de plus de 65 ans et sur la poursuite de l’engagement des plus jeunes. Et sur l’ampleur des problèmes financiers.

Dans ces conditions, quel sera le nouveau modèle de fonctionnement à adopter ? Où placer le curseur entre le présentiel et le numérique ? Quelles actions reprendre parmi celles qui ont été mises en sommeil par la crise et parmi celles qui ont été créées par les nouveaux bénévoles ?

Pour préparer cette reprise dans ce contexte très incertain, quelques pistes sont déjà en cours d’expérimentation comme :

  • renforcer la cohésion des équipes en créant du lien entre les bénévoles, entre les anciens quel que soit leur degré de « mise en retrait » de l’association, et entre anciens et « nouveaux », quel que soit leur degré d’engagement pendant le confinement (certains d’entre eux n’ont pas pu être vraiment mobilisés dans l’action),
  • interroger systématiquement les bénévoles (enquête en ligne) sur leurs intentions, pour :
    • les aider à se projeter et à choisir leur parcours bénévole (interruption, changement de modalités, retour aux conditions antérieures),
    • capter leurs « envies » de manière à préparer les aménagements à apporter à l’organisation et aux modes d’action pour permettre aux nouveaux bénévoles de poursuivre leur engagement, et aux anciens de revenir en toute sérénité,
    • se donner une certaine visibilité sur les forces sur lesquelles on pourra compter.

Et dans les tous cas, se donner un temps de réflexion et d’écoute pour revenir sur cette période très particulière de la crise, capitaliser les expériences, aborder les difficultés souvent révélatrices de difficultés antérieures « à bas bruit ».

En conclusion, la volonté des associations, largement partagée lors de cette réunion, de s’inspirer de ce temps de crise pour rebondir en améliorant leur mode de poursuite de leur projet associatif et l’observation de l’élan de générosité auquel a donné lieu cette crise, donnent des raisons d’espérer.