Investir, pour quoi faire ?

L’investissement est une décision stratégique ayant des répercutions à long terme. En effet, un investissement est, par définition, une dépense ayant pour but de modifier durablement le cycle d’exploitation de l’association contrairement à une charge.

Lorsque l’association décide d’investir, elle s’engage pour plusieurs années.

Attention

Toute décision d’investir doit être soumise à une réelle réflexion sur la nécessité d’investir et l’obtention de moyens parallèles permettant de jouir de terrains, immeubles, matériels ou mobiliers.

Elle doit également se positionner sur l’investissement lui-même et sur son mode de financement.

Exemple

  • Pour l’acquisition d’un terrain ou de locaux : lieu d’emplacement, superficie, construction neuve ou achat d’un bien existant ;
  • Sur le financement de l’investissement : l’acquisition se fera-t-elle en autofinancement total ou partiel ? Un emprunt sera-t-il contracté ? Si oui, sur quelle durée ?

La durée de l’emprunt doit être cohérente avec la durée de vie estimée pour l’investissement. Lors de l’acquisition d’un véhicule, l’emprunt contracté ne peut pas être prévu sur 10 ou 15 ans.

Il est également important de bien évaluer l’ensemble des implications de cet investissement. Il faudra donc recenser les ressources propres que l’association peut consacrer à celui-ci, les subventions éventuelles, les emprunts et contributions financières qu’elle devra solliciter.

Tout comme pour les ressources, il faut évaluer les dépenses qui découleront de cet investissement :

  • frais de mise en place,
  • frais de déménagement,
  • intérêts des emprunts,
  • dotation aux amortissements.

Après avoir recensé l’ensemble des ressources et des dépenses, il conviendra de s’assurer de l’équilibre du budget d’investissement.

Cas pratique

Prévoir des recettes adaptées

Reprenons l’exemple de notre association du « club des amis d'Associathèque ».

Elle dispose dans ses immobilisations d’un véhicule de plus de 15 ans totalement amorti. Ce véhicule est régulièrement en panne, ce qui entraîne des frais de réparations importants, 2 000 € sur l’année écoulée, et des frais de location d’un véhicule de remplacement pour 900 €.

Elle envisage d’acquérir un véhicule d’occasion plus récent pour 10 000 €.

N’ayant pas la capacité d’autofinancer son achat (la trésorerie serait très fortement pénalisée), l’association envisage de faire un emprunt de 8 000 €, remboursable sur quatre ans et d’autofinancer les 2 000 € restants.

Son budget d’investissement se présente ainsi :

Véhicule 10 000 Autofinancement 2 000
    Emprunt 8 000
Total 10 000 Total 10 000

Sans oublier bien sûr les conséquences sur le budget de fonctionnement réalisé :

  • emprunt : 8 000 € sur 4 ans au taux fixe de 4.90 % soit des charges d’intérêts pour la première année d’emprunt de 350 €,
  • amortissement : 10 000 € sur 5 ans en mode linéaire : 2 000 € par an.

Assurance : passe de 300 € à 450 € par an

Dépenses Montants en euros Recettes Montants en euros
60 - Achats   70 - Ventes de produits finis, prestations de services  
Achats non stockés (eau, électricité...) 200 Ventes spectacles 18 930
Petits équipements 600 Produits accessoires 2 000
Fourniture administrative 100    
61 - Services extérieurs 74 - Subventions d’exploitation 1 000
Locations de matériels (– 900) 2 900    
Entretien et réparation (– 2 000) 500    
Assurances (+ 150) 450    
Documentation 50    
62 - Autres services extérieurs   75 - Autres produits de gestion courante 900
Honoraires 1 000 Cotisations  
Publicité et publication 700 Produits divers de gestion courante  
Déplacements 1 550    
Frais postaux et de télécommunication 250    
Frais bancaires 100    
63 - Impôts et taxes 700 78 - Reprise sur amortissements et provisions  
64 - Charges de personnel      
Rémunération du personnel 7 250    
Charges sociales 3 460    
66 - Charges financières (+ 350) 350    
68 - Dotation aux amortissements * (+ 2 000) 2 270    
Total des charges prévisionnelles 22 430 Total des produits prévisionnels 22 830

* dotation aux amortissements : 270 € au titre des autres investissements et 2 000 € au titre du nouveau véhicule.

À la suite de cette décision d’investissement, le budget présente un léger excédent. Celui-ci servira de marge de sécurité, le véhicule acquis étant d’occasion et donc susceptible d’engendrer des frais non prévus.

Pourquoi faut-il avoir une capacité d’autofinancement positive ?

Lors de la construction de son budget d’investissement, l’association doit connaître sa capacité d’autofinancement afin de déterminer :

  • la part de l’investissement qu’elle pourra réaliser en autofinancement,
  • celle nécessitant le recours à un emprunt ou à une subvention.

Par définition, la capacité d’autofinancement correspond à la différence dégagée entre les encaissements et les décaissements de l’association au cours d’un exercice :

  • si les encaissements sont supérieurs aux décaissements, la capacité d’autofinancement est positive,
  • si les encaissements sont inférieurs aux décaissements, la capacité d’autofinancement est négative.

Pour déterminer la capacité d’autofinancement, il convient de retraiter le résultat des charges non décaissées et produits non encaissés.

Capacité d’autofinancement  =
Résultat de l’exercice
+  Dotations aux amortissements et aux provisions
–  Reprises aux amortissements et aux provisions
–  Quote-part de subvention affectée au compte de résultat
+  Valeurs comptables des éléments d’actif cédés
–  Produits ces cessions d’éléments d’actif

Une fois la capacité d’autofinancement calculée, l’association aura les éléments nécessaires pour opter pour un autofinancement ou pour contracter un emprunt, dès lors que la capacité d’autofinancement lui permet de rembourser les annuités.

Cas pratique

Reprenons l’exemple de l’association « Le club des amis d'Associathèque » qui organise de spectacles et déterminons sa capacité d’autofinancement selon le dernier budget établi.

Il n’y a aucune cession d’actifs au cours de l’exercice

Résultat : 22 830 – 22 430 = 400
Dotations aux amortissements = 2 270
Reprise des amortissements et provisions = 0
Quote part de subvention affectée au compte de résultat = 0
Capacité d’autofinancement = 2 670