La collecte de dons sur internet

En 2020, la collecte en ligne représente plus de 72 % du montant total des dons collectés en France (source : Baromètre 2020 de la générosité en France – France Générosité) contre 12 % en 2019.

Hors Covid cette tendance est confirmée puisque la collecte en ligne représente plus de 20 % des dons collectés.

C’est donc un moyen efficace et adapté à une cible plus jeune pour collecter des fonds.

Le don en ligne s’avère efficace notamment pour les campagnes d’urgence, par exemple à la suite d’une catastrophe naturelle ou pour le Covid comme on a pu le voir.

Être présent sur internet

Pour une présence sur internet, il faut avant tout créer son site internet ou sa page sur les réseaux sociaux, mais vous pouvez aussi privilégier la tenue d’un blog en fonction de votre activité !

Bon à savoir

L’une des nombreuses fonctionnalités du site d'Associathèque est aussi de proposer aux associations une page dédiée afin de promouvoir votre action.

L’objectif est de présenter l’association, ses projets, de pouvoir éventuellement héberger des vidéos de sensibilisation et prévoir une page pour créer un module de don ! C’est aussi l’occasion d’être plus transparent dans votre gestion et dans l’utilisation des fonds collectés ou les actions menées.

Etre visible sur internet

Il existe plusieurs moyens de développer votre visibilité sur internet en augmentant votre référencement, en créant du trafic sur votre site internet ou encore en utilisant les réseaux sociaux.

Dans une démarche de collecte de fonds, un site internet et les réseaux sociaux permettent d’avoir une relation régulière avec vos sympathisants, donateurs ou donateurs potentiels. Vous apparaissez régulièrement dans leurs fils d’actualité avec des informations sur vos projets, sur vos réalisations...

Vous pouvez ainsi travailler votre notoriété et convaincre progressivement de l’efficacité et la pertinence de votre action. Ces cibles seront plus sensibles lorsque vous ferez un appel aux dons car elles seront déjà convaincues du bien fondé de votre association. Une démarche de collecte se pense donc en amont avec l’utilisation du numérique et du papier car ils sont complémentaire, pensez-y lors de votre réflexion stratégique.

Bon à savoir

Si internet est un bon moyen de promouvoir sa cause, c’est aussi un bon moyen pour collecter des adresses et constituer ou enrichir ses bases de données.

Mais attention, en France, la CNIL (Commission Nationales de l’Informatique et des Libertés) veille au respect des libertés individuelles. Tout fichier doit donc faire l’objet d’une déclaration obligatoire sauf exception.

Utiliser un module de don en ligne ?

C’est la version digitale du bulletin de soutien de votre mailing. Il s’agit d’une page sur laquelle l’internaute peut choisir le montant de son don, donner ses coordonnées et procéder au règlement.

Aujourd’hui, votre module de don doit tenir en une page via un message simple et clair. L’internaute doit retrouver des informations sur les dispositions fiscales, sur les projets et sur la sécurité de ses données bancaires.

Attention

L’intégration d’un module de don en ligne dans son site internet est considéré juridiquement comme rentrant dans les critères d’appel à la générosité publique (AGP), il convient de se conformer aux règles de l’AGP : déclaration en préfecture, compte emploi ressources...

Le paiement sur internet suscite encore de la méfiance chez de nombreux utilisateurs et donateurs. Ayez un discours rassurant et sécurisez les procédures de paiement sur votre site, notamment grâce à votre banque (mention de son logo, module de paiement...).

En tant que client du Crédit Mutuel, l’association dispose d’outils pour lui permettre de collecter les dons en ligne.

Utiliser le crowdfunding

De quoi parle-t-on ?

Le crowdfunding se traduit par « financement participatif ». C’est un mode de collecte faisant appel au plus grand nombre de personnes afin d’assurer le financement d’un projet.

Le financement participatif s’inscrit dans plusieurs tendances de l’évolution de l’économie moderne : le collaboratif, la production participative, le local, l’Economie Sociale et Solidaire... Avec le développement d’internet, du numérique et des réseaux sociaux, de nombreux sites internet dédiés ont vu le jour. On les appelle les plateformes de collecte.

Le financement participatif est un terme générique qui revêt plusieurs modes de financement :

  • Le crowdlending : qui est un prêt. Celui-ci peut être avec ou sans contrepartie (on parle aussi de récompense). Les intérêts versés par le porteur de projet entrent dans les contreparties possibles.
  • Le crowdgiving : qui correspond au don (avec ou sans contrepartie). Ce mode de financement est classiquement utilisé par les associations afin de financer leurs projets.
  • Le crowdequity : qui revient à un prêt d’argent dont la contrepartie se traduira par une prise de participation au sein du capital. Ce dernier est classiquement utilisé par les entreprises afin de financer leur croissance ou des investissements.

Les projets mis en ligne sur les plateformes dédiées sont portés par des structures issues soit de l’intérêt général et de l’ESS (associations, fondations reconnues d’utilité publique ou fonds de dotation) soit du privé comme des entreprises (SAS, SARL, SA). Les porteurs de projets peuvent aussi être des particuliers.

Les thématiques des projets sont très variées. On retrouve ainsi des projets humanitaires, du social, de l’environnement, cultuel, sur l’entrepreneuriat, mais aussi l’innovation ou la technologie (application mobile, service, produits). D’autres concernent la transition énergétique, ou encore la culture (musique, spectacle vivant, jeux vidéo...) mais aussi l’immobilier ou l’investissement matériel. Les thèmes et les sujets ne manquent pas.

Enfin, les donateurs, contributeurs ou prêteurs sont des particuliers ou des entreprises (plusieurs appellations existent).

Attention

En France, les recettes issues des plateformes de collecte sont soumises à l’impôt.

Ainsi certains dons peuvent être éligibles au mécénat et le donateur peut bénéficier d’exonérations fiscales. Enfin, les contreparties dans le cadre d’opérations « dons contre dons » (avec contreparties ou récompenses donc) sont aussi encadrées pour les particuliers et pour les entreprises. Selon votre statut juridique, votre projet et votre objet social, mais aussi selon le mode de collecte retenu, la fiscalité sera différente.

Renseignez-vous bien avant.

Quelles spécificités ?

Selon la plateforme que vous choisirez, le mode de collecte peut être très différent des campagnes dites classiques.

Par exemple KissKissBankBank fonctionne uniquement sur le principe du « Tout ou rien ». Pour ce type de plate-forme, cela signifie que vous ne toucherez les fonds que si vous atteignez ou dépassez l’objectif de collecte fixé dans le temps donné. Dans le cas contraire, vos contributeurs seront remboursés.

Pour d’autres plates-formes, comme Hello Asso, vous percevrez les fonds collectés quel quel que soit le montant total de collecte atteint.

Encore plus que dans la collecte de fonds dite classique, le don permet la réalisation du projet !

L’une des clés de réussite réside donc dans la préparation de votre collecte et dans la mobilisation des acteurs ou de vos réseaux pour réussir. À noter aussi que le montant à collecter et la durée de la campagne ont aussi leur importance.

Les autres modes de collecte sont : « au fil l’eau » et « avec seuil ». Pour ce dernier cas l’objectif de collecte et la durée sont donnés à titre indicatif et peuvent être modifiés en fonction de l’avancement de votre campagne.

Pour les plateformes « au fil de l’eau » il s’agit davantage de disposer d’un outil de collecte permanent que vous allez utiliser pour l’association et pas nécessairement pour un projet donné. On peut voir cela comme une tirelire que vos donateurs vont remplir au fil de l'eau et que vous utiliserez selon vos besoins.

L’appel à la générosité se fait aussi en utilisant les nouvelles technologies et les réseaux sociaux. Il est donc important que votre association soit présente sur internet depuis quelques temps et non la veille du lancement de votre campagne, au-delà d’une maîtrise des outils modernes de communication et de collecte.

Enfin, le projet est presque plus important que l’association ou l’organisation qui le porte. Il est donc essentiel que vous puissiez expliquer les raisons du projet, les actions qui vont avoir lieu, les besoins nécessaires et l’utilisation des fonds avec la plus grande précision et transparence. La notoriété de votre association peut vous aider mais en crowdgiving ce n’est pas le plus important.

Attention

Le financement de projet par le crowdfunding nécessite quelques bonnes pratiques.

Projet et plateforme ?

Selon votre objet social, votre projet ou le mode de collecte, la plateforme qui hébergera votre collecte ne sera pas la même. La plateforme est l’outil central de votre collecte, c’est par elle que vos donateurs vont découvrir votre projet et effectuer leurs dons. L’adéquation entre votre projet et la plateforme est donc indispensable, sans compter que les plateformes peuvent refuser votre projet si celui-ci ne correspond pas à leurs critères.

En outre, comme tout outil ce n’est pas, généralement, gratuit. Si certaines plateformes vivent des dons des contributeurs (c’est le cas par exemple de Helloasso), d’autres prélèvent un pourcentage sur le montant collecté. Leur intérêt à toutes est de sélectionner les meilleurs projets mais aussi de vous aider à réussir votre campagne.

Conseil

Soyez vigilant sur les frais associés et les conditions générales d’utilisation.

Le projet et l’objectif de collecte

Certes votre objectif va dépendre de votre projet puisque celui-ci est en général équivalent au montant du budget nécessaire. Toutefois, certains projets peuvent être découpés en sous projets de plus petite taille qui vont permettre d’organiser différentes collectes. Par exemple, un projet d’insertion professionnelle aux métiers des espaces verts peut se subdiviser en un projet de formation (conception / création des modules pédagogiques, location des locaux, rémunération des formateurs...) et en plusieurs sous-projets d’achat de matériel (tondeuse, tracteur, petit matériel...).

Le temps de collecte étant défini à l’avance dans une opération de crowdfunding, il vaut mieux choisir des petits projets : de l’ordre de 2 000 à 5 000 €, surtout si c’est votre première campagne.

Notre conseil : votre objectif de collecte doit aussi intégrer le montant des frais financiers de la plateforme de collecte, sinon vous n’aurez pas assez pour mettre en œuvre votre projet.

À noter : les plateformes de crowdfunding sont obligées par la loi française de publier différentes statistiques sur leurs collectes. Ainsi, renseignez-vous sur le don moyen, cela vous donnera une estimation du nombre de personnes à transformer en donateurs pour atteindre votre objectif. Vous verrez très vite si ce projet est viable !

Un bon projet doit pouvoir s’expliquer simplement : une cause à défendre ou un problème à résoudre, une solution proposée, un impact grâce à ce projet, une qualification de l’association qui la rend légitime pour porter ce projet, une demande (un don de X € pour agir) et un intérêt personnel (une récompense pour le donateur).

On peut aussi résumer cela en 5 questions : Pourquoi, Quoi, Comment, Qui, Combien ?

Attention

Vous allez devoir présenter votre projet en une phrase pour l’accroche des contributeurs. Sachez faire simple et clair afin de faire comprendre ce que revêt le projet ou de donner envie immédiatement. Noter que 50 % des visiteurs ne liront que cela de votre projet.

Conseil

Prenez le temps de vous familiariser avec la collecte en regardant les différents projets sur les plateformes. C’est une bonne manière de s’inspirer en tenant compte de ce qui obtient de bons résultats. Vous pouvez aussi lire les « Foires aux Questions » ou, mieux, les guides pratiques ou autres tutoriels que certaines plateformes mettent à votre disposition pour vous aider à réussir votre collecte.

Typologie des projets

Aujourd’hui les plateformes de crowdfunding proposent tous les types de projet ! on y trouve bien sur des projets en lien avec la solidarité, la culture ou l’environnement mais aussi le sport, la préservation du patrimoine, les jeux vidéo ou les loisirs...

Bon à savoir

Toutes les plateformes ont l’obligation de publier leurs statistiques de collecte.

Renseignez-vous avant de lancer votre collecte car c’est une mine d’information pour vous aider à bien choisir le site le plus adapté à votre projet.

C’est aussi une bonne manière de valider les choix que vous avez fait en matière d’objectif de collecte, de contreparties...

Soignez la présentation

N’oubliez pas que la présentation de votre projet doit répondre à 4 questions, au moins : Pourquoi, Quoi, Qui et Quand.

À la différence d’une opération de partenariat avec des entreprises où on utilise la méthode CQQCOQP, le combien est déjà annoncé dans l’objectif de collecte et le où est une information mineure qu’il n’est pas nécessaire de développer.

En effet, les projets de crowdfunding s’adressent le plus souvent à un public local et les contributeurs sont souvent majoritairement issus du même territoire.

La présentation d’un projet doit donc être la plus simple possible, mais doit surtout donner envie de vous aider, de rejoindre la dynamique que vous allez créer.

Conseil

Ne tombez pas dans la collecte de rue « à votre bon cœur Msieurs, Dames » car l’outil ne s’y prête pas.

Le crowdfunding ce n’est pas le marketing direct, vous ne pouvez pas être trop dans le pathos (l’émotion). Certes il en faut un peu, mais le projet doit être enthousiasmant de même que l’équipe qui le porte.

Pourquoi ?

Il s’agit de présenter succinctement la cause que vous défendez, le problème de société que vous souhaitez résoudre (ou auquel vous voulez contribuer).

Soyez concret, donnez des exemples et mettez-vous à la place du donateur potentiel. Comme vu précédemment ne tombez pas dans le pathos (il en faut un peu), donnez aussi des chiffres.

On choisit de soutenir un projet s’il fait sens pour soi.

Quoi ?

Une description rapide de votre solution, là aussi du concret.
Décrivez ce qui fait de votre solution la meilleure pour répondre à la cause.
Présentez des aspects uniques, différenciants et crédibles.

Qui ?

L’association certes, mais pas uniquement.
Ce sont les porteurs du projet qui vont intéresser : leurs profils, leurs complémentarités, leurs histoires et bien sur leurs compétences pour réussir.
Le donateur potentiel doit comprendre ce qui fait de vous le bon acteur pour mener à bien ce projet.

Quand ?

Soumettre un projet en crowdfunding c’est prendre le risque de ne pas le réaliser !

En aucun cas votre projet doit être déjà financé ou réalisé sur fonds propres.

Bien sûr cela n’empêche pas le co-financement par des subventions ou du mécénat d’entreprises.

Le donateur doit pouvoir être sûr que c’est grâce à l’atteinte de l’objectif de collecte que le projet se réalisera.

Pour réussir vous devez donc intégrer le temps de collecte dans le temps de réalisation du projet.

N’improvisez pas

On ne le dira jamais assez, une démarche de crowdfunding demande du travail, beaucoup de travail. La préparation en amont du lancement fait beaucoup.

La communication aussi : le choix des images, leur qualité, la présentation du projet, les informations transmises, le ton ou style rédactionnel... une campagne réussie c’est avant tout un important travail de préparation et surtout d’animation tout au long de la campagne.

Outil « avant de vous lancer »

Vous pourrez ainsi maximiser vos chances de réussite.