Elisabeth Pascaud – France Bénévolat - Partenaire Associathèque

Des résultats préoccupants

Le taux d’engagement bénévole1 diminue, en particulier dans les associations, où il était déjà passé de 25 % en 2013 et 2016 à 24 % en 2019, pour atteindre 20 % en janvier 2022 !

C’est une baisse constatée, en 2022, dans toutes les générations (15-34 ans, 35-49, 50-64 et 65 ans et plus). Mais, chez les plus jeunes, cette baisse du bénévolat associatif est largement compensée par l’augmentation du bénévolat direct ou informel (avec des amis, auprès de voisins...), tandis qu’à partir de 50 ans ces deux types de bénévolat baissent simultanément.

Autre préoccupation pour les associations, la part du bénévolat ponctuel continue à progresser, pour atteindre 32 % en 2022, se concentrant sans doute sur de nouveaux secteurs d’activité puisque la culture et les loisirs n’ont pas pu organiser leurs « évènements » habituels en 2021. Globalement d’ailleurs, c’est le secteur du social-caritatif qui n’a connu qu’une baisse très limitée du bénévolat en son sein alors que les loisirs et la culture ont fortement diminué.

Des pistes à saisir pour l’action

La forte augmentation du bénévolat direct ou informel et de la proportion du bénévolat ponctuel invite les associations à interroger leur mode d’accueil de leurs bénévoles, pour mieux tenir compte de l’évolution des aspirations que révèlent ces chiffres. Fonctionner davantage en mode projet ? Apporter plus de souplesse dans l’organisation ? Laisser plus de place à la prise d’initiative ? Favoriser le travail en équipe pour alléger le poids de l’engagement de chacun ? Mieux montrer l’utilité de l’action, ses résultats, ses modalités... pour « donner envie » de s’y associer ? etc.

Plus d’ 1 million de bénévoles « ont décidé de donner du temps » du fait de la pandémie, à une très grande majorité par « besoin de solidarité ». Et même si d’autres l’ont plutôt fait parce qu’ils avaient du temps et peut-être envie de sortir de chez eux, c’est le témoignage d’une envie d’aider qui invite à réfléchir à la manière de permettre à cette envie de se réaliser. d’entre eux ont continué à donner du temps en janvier 2022. Comment ne pas les décevoir ? Leur faciliter la poursuite de ce don de temps ?

Au moins 4 millions de bénévoles associatifs ont « arrêté de donner du temps pendant la pandémie », totalement ou en partie.
e d’entre eux ont déjà repris, en janvier 2022.

e ne l’ont pas fait. La moitié de ceux qui avaient complètement cessé leur bénévolat déclarent qu’ils reviendraient si la pandémie ou les risques sanitaires prenaient fin, soit environ 1 million de bénévoles. N’est-ce pas aux associations de recontacter ces bénévoles ? D’écouter leurs craintes ? De raviver leur envie d’agir ? Des associations, qui ont ainsi veillé à maintenir le contact, ont témoigné de l’envie de revenir de ces bénévoles.

Donc, certes des inquiétudes, mais aussi des pistes à creuser pour faire revenir ces bénévoles et en faire venir de nouveaux, en cherchant à comprendre ce que ces chiffres révèlent des nouvelles aspirations des bénévoles et, peut-être, d’un certain décalage avec les pratiques habituelles. Une réflexion à poursuivre par des échanges entre associations et avec les bénévoles eux-mêmes comme différents témoignages locaux en montrent la voie.

1 : Proportion de la population de 15 ans et plus déclarant un « don de temps, gratuit, pour les autres ou pour contribuer à une cause... aujourd’hui »