Comme tous les deux ans, le Haut-Conseil à la vie associative (HCVA) publie son « Bilan de la vie associative », reflet des grandes tendances et problématiques vécues par les associations françaises.

Si la période 2021-2022 était marquée par les conséquences de la crise sanitaire, des perspectives se dégageaient malgré tout dans le précédent rapport du HCVA. À bien des égards, les années 2023-2024 s’avèrent plus complexes, marquées par des turbulences politiques, économiques et sociales qui dessinent un futur incertain. Pour les associations, « la pandémie, l’inflation, les baisses de subventions, l’augmentation des sollicitations de la part des populations précaires et, enfin, les difficultés relationnelles avec les pouvoirs publics » ne restent pas sans conséquences.

Une situation économique dégradée

Entre mutations du financement public, augmentation des prix, évolution de l’engagement bénévole et de la générosité, « le risque de précarisation » des associations se manifeste avec une évidence croissante. La situation est d’autant plus dommageable que les besoins des bénéficiaires de l’action associative sont en augmentation.

Cette situation inextricable rejoint les alertes du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Mouvement associatif, qui parlent d’« urgence démocratique ».

Des sources de tension avec les pouvoirs publics

Le HCVA estime que le positionnement des pouvoirs publics à l’égard des associations n’est « pas toujours de nature à rassurer, reflet d’un discours parfois contradictoire ». Le manque de prise en compte des spécificités associatives, progressivement assimilées à des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS), se traduit par des décisions paradoxales sur l’éligibilité au mécénat, des incertitudes sur leur traitement par les tribunaux des activités économiques (TAE), une politique de « simplification » qui amène de nouvelles contraintes (statuts des associations reconnues d’utilité publique, multiplication des démarches numériques).

Le bilan mentionne également le poids du contrat d’engagement républicain, qui cristallise les tensions entre associations et pouvoirs publics, et propose de revenir à la charte d’engagements réciproques pour retrouver des relations plus apaisées.

Des associations qui répondent présentes malgré tout

La troisième et dernière partie de ce bilan est consacrée à deux études de cas qui mettent en avant la valeur du travail associatif, en prenant l’exemple des secteurs sportif et culturel.

Le premier est salué pour son rôle dans le développement et la démocratisation du sport, et sa participation au succès des Jeux olympiques de Paris 2024. Le second est reconnu pour son aptitude à entretenir des relations de confiance avec les collectivités locales. La capacité de ces deux secteurs d’activité à générer de l’engagement bénévole et à mobiliser du public est également soulignée.

Le HCVA montre par ces exemples que, malgré le contexte, « les associations ont continué à remplir leurs missions pour le bien de tous », « qu’elles ont besoin d’être reconnues et soutenues pour ce qu’elles sont. Elles ne peuvent être une variable d’ajustement des choix économiques au risque de voir encore plus de personnes au bord de la route ».

Auteur

Juris associations pour le Crédit Mutuel