Tout d’abord un peu d’histoire pour pouvoir définir ce qu’est le développement durable.

À la suite d’un long processus de réflexion et d’échange international, les Nations Unies sollicite, en 1987, la commission mondiale pour l’environnement et le développement afin de réfléchir à un programme de changement global de l’économie intégrant davantage l’environnement.

La commission est alors présidée par Madame Gro Harlem Bruntland, première ministre de Norvège, qui donnera son nom au célèbre rapport « Notre avenir à tous ».

Définition et objectifs

Définition du développement durable

Le développement durable est ainsi succinctement défini comme « un développement qui répond au besoin du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

Objectif du développement durable

L’objectif du développement durable est de redéfinir un schéma de croissance équilibré, qui prenne en compte le développement économique, le progrès ou l’équité sociale et la réduction de l’empreinte environnementale des activités humaines. Il s’applique donc prioritairement aux Etats et collectivités, mais aussi aux entreprises et aux acteurs de la société civile (association notamment).

Traditionnellement, le développement durable est représenté sous la forme de trois cercles (symbolisant les 3 piliers) et se trouve à l’intersection de l’économique, du social et de l’environnement.

Développement durable : Écologique - Vivable - Durable - Viable, Durable - Viable - Économique - Équitable, Vivable - Durable - Équitable - Sociable

En 2010, plus de 500 experts issus de 100 pays participent à une concertation menée par l’ISO et donnent naissance à l’ISO 26000. À ce jour, cette norme non certifiable, est le seul référentiel international définissant la Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO).

Bon à savoir

La RSO est la contribution des organisations au développement durable de la planète. Elle est aussi fondée sur les trois piliers, relève d’un engagement volontaire et implique d’aller au-delà de ses obligations légales. La RSO met aussi un fort accent sur la gouvernance de l’organisation, notamment concernant le dialogue avec ses parties prenantes.

Conseil

La RSO, c’est donc trouver un équilibre entre les trois dimensions du développement durable en vue de répondre aux attentes des parties prenantes et tendre vers une performance globale. Chaque pilier regroupant différentes thématiques, reportez-vous au mapping afin d’identifier concrètement les thèmes de travail de votre association dans chacun des piliers.

Différence entre « RSO » et « RSE » ?

Le terme de RSE traduit l’application du développement durable à l’entreprise, puisque historiquement ce sont elles qui ont été impliquées immédiatement après les Etats lors de la conférence de RIO en 1992.

Mais par ailleurs, le travail de définition d’une norme internationale sur le développement durable a fait émerger le fait que ce sujet pouvait s’appliquer à toutes les organisations quelque soient leurs statuts : associations, collectivités locales, syndicats... D’où le terme de RSO.

Quels sont les sujets couverts par la « RSE » ?

L’ISO 26000 a défini 7 questions clés et 36 domaines d’actions afin de permettre à chaque organisation d’identifier les sujets sur lesquels elle doit agir.

Les 7 questions centrales sont :

  • La gouvernance,
  • Les Droits de l’Homme,
  • La loyauté des pratiques (ou l’éthique des affaires),
  • Les questions relatives aux consommateurs / bénéficiaires,
  • Les relations et conditions de travail (avec les salariés),
  • L’environnement,
  • Le développement des communautés locales.
Approche gloabale - Environnement - Comunautés et développement local - Relations et conditions de travail - Ethique des affaires - Droits de l'Homme - Questions relatives aux consommateurs - Gouvernance de l'organisation - Gouvernance

Par ailleurs chaque question recouvre un certain nombre de sujet.

On parle de 36 domaines d’actions :

Questions centrales et domaines d'action
Question centrale : Gouvernance de l’association
Question centrale : Droits de l'Homme
Domaine d'action 1 : Devoir de vigilance
Domaine d'action 2 : Situations présentant un risque pour les droits de l'Homme
Domaine d'action 3 : Prévention de la complicité
Domaine d'action 4 : Remédier aux atteintes aux droits de l'Homme
Domaine d'action 5 : Discrimination et groupes vulnérables
Domaine d'action 6 : Droits civils et politiques
Domaine d'action 7 : Droits économiques, sociaux et culturels
Domaine d'action 8 : Principes fondamentaux et droits au travail
Question centrale : Relations et conditions de travail
Domaine d'action 1 : Emploi et relations employeur/employé
Domaine d'action 2 : Conditions de travail et protection sociale
Domaine d'action 3 : Dialogue social
Domaine d'action 4 : Santé et sécurité au travail
Domaine d'action 5 : Développement du capital humain
Question centrale : L'environnement
Domaine d'action 1 : Prévention de la pollution
Domaine d'action 2 : Utilisation durable des ressources
Domaine d'action 3 : Atténuation des changements climatiques et adaptation
Domaine d'action 4 : Protection de l'environnement, biodiversité et réhabilitation des habitats naturels
Question centrale : Loyauté des pratiques
Domaine d'action 1 : Lutte contre la corruption
Domaine d'action 2 : Engagement politique responsable
Domaine d'action 3 : Conccurence loyale
Domaine d'action 4 : Promotion de la responsabilité sociétale dans la chaîne de valeur
Domaine d'action 5 : Respect des droits de propriété
Question centrale : Questions relatives aux consommateurs
Domaine d'action 1 : Pratiques loyales en matière de commercialisation, d'informations et de contrats
Domaine d'action 2 : Protection de la santé et de la sécurité des consommateurs
Domaine d'action 3 : Consommation durable
Domaine d'action 4 : Service après, assistante et résolution des réclamations et litiges pour les consommateurs
Domaine d'action 5 : Protection des données et de la vie privée des consommateurs
Domaine d'action 6 : Accès aux services essentiels
Domaine d'action 7 : Éducation et sensibilsation
Question centrale : Communautés et développement local
Domaine d'action 1 : Implication auprès des communautés
Domaine d'action 2 : Éducation et culture
Domaine d'action 3 : Création d'emplois et développement des compétences
Domaine d'action 4 : Développement des technologies et accès à la technologie
Domaine d'action 5 : Création de richesse et de revenus
Domaine d'action 6 : La santé
Domaine d'action 7 : Investissement dans la société

Pourquoi s’engager ?

Les motivations d’engagement dans le développement durable sont multiples.

Les organisations engagées depuis de longues années ont identifiés les bénéfices suivants :

Ressources Humaines
  • Sens donner dans son travail
  • Attractivité des talents et fidélisation
  • Meilleure performance des collaborateurs
  • Concrétisation des valeurs et cohérence
  • Valorisation des compétences, connaissances
  • Prévention et réduction de l’absentéisme ou des accidents du travail
Économie
  • Amélioration du service rendu
  • Réduction des coûts, lutte contre le gaspillage
  • Identification de nouveaux besoins des bénéficiaires
  • Réponse à des appels d’offres
  • Proximité de projet avec des partenaires (entreprises, fondations)
  • Capacité à développer ses activités
  • Développement de nouveaux modèles économiques
  • Innovation des collaborateurs ou de la structure
  • Attractivité de nouveaux financements (à impacts), conditionnalité des aides...
Images et réputation
  • Amélioration de l’image
  • Fierté et sentiment d’appartenance
  • Cohérence entre discours et acte
  • Crédibilité
Gouvernance
  • Amélioration des relations avec les parties prenantes
  • Implication dans le projet associatif (conception et réalisation)
  • Réduction des plaintes, meilleure gestion des réclamations
  • Aligner le projet associatif et les enjeux mondiaux
Juridique et réglementation
  • Anticipation de la réglementation
  • Réduction des risques
  • Mise aux normes, respects de la réglementation

Attention

S’engager dans le développement durable, c’est aller au-delà de ses obligations légales. C’est une démarche volontaire pour intégrer à son projet associatif (économique et sociétal), des questions sociales et environnementales.

Engager son association dans une démarche de développement durable, c’est aussi s’interroger sur les enjeux qui vous concernent plus particulièrement : la biodiversité, la pauvreté, l’accès à la santé, les droits de l’homme, l’accès à la culture, la préservation des habitats naturels...

C’est aussi l’opportunité de donner du sens, mais aussi une dimension plus globale à son objet social et à son projet associatif.

Conseil

Lors de la création de l’association, pensez à intégrer le développement durable dans votre réflexion. Cela peut être un bon outil de réflexion pour concevoir le projet associatif, la mission de votre association, les valeurs qu’elle défend et sa vision de la société.

Attention

« Le développement durable fait partie de notre ADN », « On fait du DD comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, c’est à dire sans le savoir », font partie des idées reçues à combattre.

Certaines associations ont déjà mis en place de nombreuses actions sur différents piliers du DD de même certain objet associatif donne un terreau plus favorable au DD. Attention toutefois, ce n’est pas pour autant que l’association applique les principes de la RSO depuis sa création. De même, le statut d’association ne signifie pas pour autant un engagement dans le développement durable.

L’économie sociale et solidaire et le développement durable

Certains acteurs de l’économie sociale et solidaire, comme les associations, mais aussi les entreprises à mission (sous statut ESS) ou encore les Entreprises d’insertion, sont très engagées dans le développement durable étant donné la nature même de leurs activités sociales, environnementales ou culturelles.

Selon leur objet social, les acteurs de l’ESS peuvent apporter des solutions pour répondre aux enjeux de l’économie circulaire, de la transition écologique, de la pauvreté...

Collectivité locale et développement durable

En 1992 au sommet de la Terre à Rio de Janeiro, les Etats s’engagent dans une démarche mondiale de développement durable. Ils interpellent alors les collectivités territoriales afin qu’elles déclinent les grands engagements de préservation de la planète, notamment en utilisant un outil dédié : les « agendas 21 locaux ».