Forum National des Associations et Fondations 2022
Retour sur l’édition 2022 du Forum National des Associations et Fondations


La transition, qu’elle soit écologique ou numérique, était très présente au coeur des débats de l’édition 2022 du Forum National des Associations et Fondations qui s’est tenue le 20 octobre. Le rôle majeur qui revient aux acteurs de l’économie sociale et solidaire dans la capacité collective à l’innovation et au changement a été souligné à maintes reprises, sans pour autant ignorer la complexité de mise en oeuvre à laquelle les organisations se trouvent confrontées. Force est de constater que la dynamique de changement est en marche et que les solutions de mise en oeuvre et d’accompagnement se multiplient pour donner aux associations les moyens de saisir les opportunités en surmontant les contraintes induites par les nécessaires évolutions qui s’imposent à elles.
Faire du risque environnemental une force pour être désirable auprès des financeurs et des partenaires »
Les associations, hormis celles qui ont inscrit les questions environnementales au coeur de leur action, ont encore des difficultés à se déployer sur la transition écologique et à initier une démarche RSE. D’une part, beaucoup considèrent que leur activité s’inscrit déjà dans une démarche « RSE » et qu’il n’est pas nécessaire d’aller plus loin. D’autre part, celles plus clairvoyantes, désireuses d’aller de l’avant, sont confrontées à de nombreux questionnements : Par où commencer ? Comment mesurer son impact environnemental ? Quelles conséquences sur ma stratégie ? Comment financer mes actions ? Autant de questions cruciales pour les dirigeants, auxquelles l’AVISE apporte des réponses pratiques.
Une question fondamentale demeure, celle du financement des projets de l’ESS, dans lequel le processus d’évaluation de l’impact est de plus en plus présent pour répondre aux exigences des bailleurs par exemple. Ceci est d’autant plus vrai, dès lors que les acteurs de la sphère financière sont sollicités, puisqu’ils sont dans l’obligation de rendre compte de leur choix d’investissement par la prise en compte de critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance comme l’expliquait Philippe Poiré du Crédit Mutuel Asset Management. En conséquence, le processus de sélection des dossiers à financer sera, à très court terme, soumis à une double analyse financière et extra financière.

La RSE, c’est avant tout une exigence de cohérence entre la mission de l’association et ses actions »
Régis Chomel - Oraveo
Se lancer dans une démarche RSE apparait comme de plus en plus incontournable pour les acteurs de l’ESS quelle que soit leur taille, car c’est le seul outil qui leur permet d’identifier leurs impacts, de les questionner et d’y apporter des solutions. En travaillant avec ses parties prenantes à la détermination de ses enjeux, chaque association pourra établir une feuille de route qui lui est propre pour agir sur ses impacts et les limiter. Une première étape à la portée de toutes les associations : établir son bilan carbone. Il permet de convertir toutes les actions de l’association en équivalent émission de CO2 et donne des clefs pour savoir où agir pour réduire son impact. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans la mise en oeuvre d’une démarche RSE, le site Associathèque propose un e-book consacré à la RSE pour les associations.
Au-delà des contraintes qu’elle impose, la transition écologique est un formidable levier d’innovation et de développement pour les acteurs qui s’y engagent comme en ont témoigné plusieurs associations. C’est aussi le cas de la transition numérique !

Bien que le sujet de la transition numérique ne puisse être considéré comme une nouveauté, il n’en reste pas moins un sujet encore difficile à maîtriser pour bon nombre d’associations. C’est ce que confirme la 4e édition du baromètre « la place du numérique dans le secteur associatif » réalisé par Solidatech et Recherches & Solidarités. Si la crise sanitaire a permis une nette accélération des pratiques pour 26% des associations interrogées, il s’avère aussi que le numérique demeure une difficulté pour 76% d’entre-elles. Parmi les freins identifiés, ceux d’ordre humain, technique ou financier sont stables ou en régression par rapport à l’étude de 2019, par contre les problèmes d’ordre stratégique progressent, ce qui est plutôt encourageant pour la transition numérique, puisque cela suppose que les dirigeants associatifs ont pris conscience de la nécessité d’envisager le numérique comme une composante stratégique. Néanmoins la mise en oeuvre d’une stratégie numérique cohérente avec leur projet associatif est un défi pour une majorité de dirigeants. À cet égard, les structures d’accompagnement ont un rôle essentiel à jouer pour aider les acteurs les plus en difficulté à définir une stratégie et mettre en place un plan d’action.
Plusieurs acteurs ont apporté leurs témoignages tout au long de cette journée sur les perspectives offertes par le numérique.
Dans le secteur médico-social, l’ANS s’est exprimée sur les atouts de « Mon espace santé », le dossier usager des bénéficiaires de l’assurance maladie, pour la simplification du parcours santé et des échanges avec les professionnels de santé, dès qu’il sera pleinement interopérables avec les différentes applications santé actuellement en cours de validation. Le numérique est aussi, pour une structure comme Arpavie, un levier à l’amélioration des pratiques professionnelles en permettant, dans ce secteur sous tension, aux personnels de dégager du temps pour mieux s’occuper des patients, de simplifier les échanges entre les différentes parties prenantes ou encore de mobiliser des ressources médicales dans des délais courts...
Si vous n’êtes pas « Tech » il existe des outils nocode pour vous aider. Mais surtout rendez votre projet singulier. Soyez malin, posez-vous des questions pour innover. »

Le numérique est aussi un levier pour la collecte de dons et l’engagement, comme sont venus en témoigner Micro don, qui grâce à sa solution d’arrondi solidaire installée sur les TPE des enseignes de distribution a pu collecter 12 millions d’euros en 2021, mais aussi engager les salariés des entreprise partenaires qui appliquent l’arrondi sur leur salaire ; ou encore Time for the planet entreprise solidaire qui oeuvre pour la décarbonation de la planète en s’appuyant fortement sur la technologie par l’usage d’outils no code accessibles à tous, d’une plateforme propriétaire pour gérer l’engagement, d’une communication digitale omniprésente et singulière ainsi que d’une communauté très engagée qui accompagne le développement des actions et la mobilisation.
Il y a une mobilisation de moyens sans précédent autour du travail sur l’accompagnement »
Tous les acteurs de l’ESS n’ont pas les mêmes capacités à utiliser la technologie, mobiliser les équipes, innover... en particulier lorsqu’il s’agit d’associations non employeuses ou faiblement employeuses beaucoup plus isolées. Pour y remédier et accompagner les associations dans la gestion de leur vie associative et des demandes de subventions, Guid’Asso (actuellement en test dans 3 régions) a été conçu comme un réseau national d’appui labellisé qui va mutualiser les ressources et aider à la montée en compétence des associations.

Des acteurs orienteurs labellisés seront mis en place pour couvrir le territoire de manière homogène, le processus de labellisation permet de faire émerger de nouveaux acteurs de l’accompagnement dont le travail auprès des associations est essentiel. Pour aller plus loin dans la reconnaissance des métiers de l’accompagnement, un référentiel RNCP est en cours de création visant à faire émerger et reconnaitre les métiers de l’accompagnement. Guid’Asso, n’est pas un système descendant mais un système collaboratif basé sur la co-construction avec les associations, car il est important qu’elles participent à l’élaboration des politiques publiques.
Pour aller plus loin, Associathèque vous propose différentes ressources consultables ou téléchargeables : |
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