Qu’est-ce qu’une IA ?
En l’état actuel des choses, les IA fonctionnent sur la base d’algorithmes, c’est-à-dire une suite hiérarchisée d’opérations exécutées par un système technique dans le but de remplir une tâche, résoudre un problème, répondre à une question.
En d’autres termes, « si sophistiqué qu'il soit, un algorithme ne fait jamais que ce pour quoi on l'a programmé - même dans le cas d'une intelligence artificielle apprenante. L'algorithme n'a pas de conscience, il n'a pas d'autonomie »1.
Actuellement sous les projecteurs, les IA dites « génératives » permettent de produire des textes, des images à partir d’une consigne donnée (le prompt). Ces modèles d’IA se basent sur des corpus de données gigantesques pour définir la réponse la plus probable répondant à la demande. Ses productions dépendent donc des données d’entraînement qui ont alimenté son modèle.
Quelles applications pour les associations ?
Les associations, souvent limitées en ressources, peuvent tirer parti de l'IA pour optimiser certaines tâches quotidiennes.
- Des outils de gestion de projet intelligents peuvent ainsi automatiser certaines opérations administratives, ou suggérer des ajustements dans la répartition des tâches.
- L'IA peut également aider à la gestion des bénévoles, en organisant les plannings, les ressources mises à disposition, ou encore en prédisant les périodes de forte activité et en recommandant le nombre optimal de bénévoles nécessaires.
- L'IA peut aussi être utilisée dans la communication des associations, notamment dans le ciblage. Grâce à l'analyse de données, il est possible de personnaliser les messages envoyés aux donateurs, bénévoles et bénéficiaires, en fonction de leurs intérêts et de leur historique avec l'association. Cela peut augmenter l'engagement et la fidélisation, et potentiellement les dons.
- Pour les associations qui fournissent des services directs, l'IA peut améliorer l'efficacité et la qualité de l'aide apportée.
Par exemple, dans le domaine de l'aide alimentaire, l'IA peut optimiser la logistique de distribution pour réduire le gaspillage et mieux répondre aux besoins des bénéficiaires.
Dans le secteur de l'éducation, des programmes d'apprentissage adaptatifs peuvent aider à personnaliser l'enseignement pour les apprenants à distance. - Les associations environnementales ou humanitaires peuvent utiliser l'IA pour surveiller et analyser de grandes quantités de données environnementales ou sociales.
Par exemple, l'IA peut aider à suivre les changements dans les écosystèmes, à prédire les crises humanitaires ou à évaluer l'impact des actions menées sur le terrain.
En somme, l'intégration de l'IA dans les associations n'est pas seulement une question de changement technologique, elle peut aussi renforcer leur impact social.
Toutefois, cette intégration doit être menée avec discernement, en veillant à ce que l'utilisation de l'IA soit alignée avec les valeurs et les objectifs de l'association. Car les modèles d’IA ont aussi des répercussions écologiques et posent des questions éthiques.
IA : quels enjeux éthiques et écologiques ?
L'IA n'est pas sans soulever des questions éthiques.
- La protection des données personnelles est une préoccupation majeure, car l'IA fonctionne souvent en traitant de grandes quantités d'informations, souvent de manière opaque, au détriment potentiel du droit à la vie privée des personnes concernées, ou du droit d’auteur en ce qui concerne les productions intellectuelles et artistiques.
- Le risque de biais algorithmiques, c’est-à-dire les failles de conceptions qui favorisent certains types de réponse, peut perpétuer des préjugés et inégalités, voire provoquer des résultats « hallucinatoires » et diffuser ainsi des informations inexactes ou totalement fausses. Dans certains secteurs d’activité, ce risque interpelle sur la nécessité d'une IA équitable et transparente.
- Sur le plan écologique, les infrastructures nécessaires au fonctionnement des IA sont énergivores. Les data centers consomment une quantité considérable d'électricité qui n’a de cesse de grandir, alimentant une empreinte carbone déjà problématique. A moyen et long terme, le développement de l’IA ne pourra se faire qu’avec des modèles plus sobres.
Bon à savoir
L’Union Européenne fait figure de pionnier dans l’encadrement légal de l’IA avec le vote de l’AI act en mars 2024. Ce texte propose une classification des systèmes d’IA en 5 niveaux de risques pour entériner leur autorisation ou leur interdiction. Sont par exemple qualifiés de risques inacceptables la manipulation inconsciente, l'exploitation des vulnérabilités, la notation sociale, ou encore la catégorisation biométrique.
Auteur
Juris associations pour le Crédit Mutuel