Sonia Zouag – Docteur en droit – Juris associations – Partenaire Associathèque

Le Réseau national des Juniors association (RNJA), créé en 1998, « œuvre à libérer les freins à l’initiative associative des jeunes mineurs » en leur permettant de se regrouper autour d’un projet commun et en leur offrant ainsi de façon éducative et respectueuse de leur autonomie un accompagnement à la mise en place de ce projet notamment grâce à un accès facilité aux outils de la vie associative (compte bancaire, assurance...).

20 ans après la création du dispositif, quel est l’apport des Juniors associations pour les jeunes ?

Pour tenter d’apporter une réponse, le Réseau national des Juniors association a mis à jour une étude menée par Stéphanie RIZET relative à l’impact du passage en Junior Association sur les parcours de jeunes. Cette étude met en lumière « la dimension initiatique de la démarche Junior Association dans leur parcours tant dans la sphère de l’éducation à la citoyenneté que dans celle de l’acquisition de compétences mobilisables pour leur future insertion socio-professionnelle ».

Il ressort tout d’abord de cette enquête que l’accès des jeunes à la démarche Junior association fait fi de l’héritage parental. En effet, ces derniers proviennent de milieux plus modestes que les présidents de structures associatives relevant de la loi 1901. Il en résulte donc que les Juniors Associations « présentent une grande mixité et viennent contredire les idées reçues sur l’engagement des jeunes sous le prisme de la reproduction sociale ».

Autre particularité ensuite : ces structures influencent l’exercice de la citoyenneté et l’insertion socio-professionnelle des jeunes. Ainsi, les compétences acquises en Junior associations sont identifiées comme des atouts « par une majorité de répondants, au moment de leur vie étudiante et professionnelle, alors qu’ils ne lient pas expérience associative et scolarité dans le second degré ».

Ainsi, le passage en Junior Association est analysé comme une étape dans le processus d’émancipation des jeunes par sa dimension initiatique : en effet, les jeunes peuvent prendre confiance en eux en se dépassant, « acquérir un esprit critique et se libérer des rôles qui leur sont assignés. Ils créent un nouvel espace tiers de socialisation, à côté de l’école et de la famille ».