Les différents types de médias

Crise de la presse écrite

La presse écrite est composée en France d’un très grand nombre de titres, extrêmement divers par le format, la périodicité, la ligne éditoriale, le prix, le périmètre géographique.

La presse quotidienne nationale

Abrégée en PQN, la presse quotidienne nationale est sans doute la plus connue, même si d’autres titres ont des tirages bien plus importants.

Elle est parfois incontournable, dans la mesure où une information reproduite dans la PQN donne des gages supplémentaires de légitimité, d’image ou de crédibilité. Elle est en revanche souvent difficile à approcher.

La presse quotidienne régionale

La presse quotidienne régionale ou PQR représente le principal vecteur d’information écrite en province. Son tirage est globalement plus important que celui de la PQN et le quotidien français le plus diffusé, Ouest France, est un quotidien régional.

Beaucoup de quotidiens régionaux couvrent plusieurs départements et ont donc différentes éditions locales.

Selon sa couverture géographique, l’organisation d’un quotidien régional est plus ou moins complexe. Le plus important est de repérer le bon interlocuteur : dans quelles pages, dans quelle rubrique trouver le journaliste susceptible de relayer l’information portée par l’association.

Les hebdomadaires et les mensuels

Cette presse est encore assez lue. Le lecteur français montre un attachement particulier aux magazines d’information générale ou aux magazines spécialisés. La presse magazine peut avoir des contraintes spécifiques :

  • certains titres ne sont intéressés que par des sujets qui se rapportent à leurs thèmes éditoriaux ou, éventuellement, à leur secteur géographique ;
  • il faut par ailleurs être attentif aux délais de bouclage. Ils sont variables selon les supports et ils ont tendance à s’allonger.

Dans tous les cas, il faut se renseigner précisément sur les délais de bouclage du support : l’important est d’être réactif et d’anticiper.

La presse professionnelle

Peu présente dans les kiosques, la presse professionnelle est surtout vendue par abonnement. Elle traite des sujets spécialisés dans des domaines techniques, industriels ou économiques particuliers.

Son lectorat étant bien ciblé, elle représente un support privilégié pour des associations dont les missions se développent dans les mêmes territoires.

La presse institutionnelle

Elle regroupe essentiellement les publications des municipalités et du département. Largement diffusée et gratuite, elle est beaucoup plus lue qu’on ne le croit souvent.

Elle obéit aux mêmes règles de fonctionnement que la presse privée payante. En effet ces publications sont aujourd’hui de plus en plus organisées avec une rédaction composée de journalistes professionnels.

Même si elles ont plus de raisons que d’autres d’être à l’écoute des associations et de les accueillir dans leurs colonnes, il faut agir avec elles avec le même professionnalisme qu’avec la presse traditionnelle.

La presse gratuite

Historiquement la presse gratuite a commencé avec les journaux d’annonces (ventes, achats, locations, échanges, petits boulots, etc.). Elle a été rejointe par différents supports d’information qui ont d’abord trouvé leur place dans le paysage de la presse française. Leur modèle économique étant extrêmement tendu, ils ont connu diverses évolutions : diminution de la fréquence de parution, transition vers un modèle exclusivement numérique (sur Internet), voire disparition pure et simple.

Certains supports demeurent encore largement diffusés : pour l’association, tout est affaire d’opportunités.

Radios et télévisions

Depuis la libéralisation de la bande FM dans les années 1980 puis l’apparition du câble et du satellite, le paysage audiovisuel s’est considérablement transformé.

À côté des stations de radio et des chaînes télévisées historiques sont apparues d’autres stations et d’autres chaînes, certaines généralistes, la plupart thématiques.

En dehors des médias spécialisés dans l’information, les radios et les chaînes de télévision thématiques ne sont en général pas des supports susceptibles de relayer l’information des associations, dans la mesure où elles n’ont pas de journaux et de journalistes.

On ne peut envisager avec elles que de participer à des émissions (dans le cadre d’événements, par exemple).

Conseil

Les grandes chaînes généralistes sont d’un accès difficile. Il faut leur réserver les informations importantes. Pour avoir plus d’impact, il est souvent intéressant de se rapprocher d’autres associations pour monter des opérations communes.

Bi médias et pure players

Aujourd’hui tous les supports de presse écrite proposent une édition en ligne, parfois la même que la version imprimée, parfois différente et plus riche avec :

  • des infographies,
  • des vidéos,
  • de l’interactivité,
  • etc.

D’autres titres sont exclusivement proposés sur Internet, avec une approche éditoriale originale.

Agences de presse

Elles alimentent par des dépêches leurs abonnés qui sont des entreprises, des administrations mais aussi les autres supports de presse.

Elles sont organisées par services et par rubriques (selon un découpage géographique et thématique).

L’Agence France Presse (AFP) est le principal interlocuteur pour les médias français, même s’il existe d’autres agences, les unes généralistes, les autres spécialisées.

Bon à savoir

L’AFP est un contact fondamental pour toute organisation souhaitant diffuser une information par voie de presse. En effet une dépêche publiée sur le fil de l’agence a de bonnes chances de se voir reprise par d’autres supports de presse. Il faut agir avec l’AFP comme avec n’importe quel autre support de presse. L’AFP emploie des journalistes qui traitent l’information avec les mêmes méthodes que leurs confrères.

Comment fonctionne la presse ?

Tout support est découpé en rubriques. Il faut être capable d’identifier la rubrique où on lirait l’information qu’on souhaiterait voir reproduite sur l’association.

Les informations communiquées par une association ou relatives à ses programmes trouveront le plus souvent leur place dans les pages société (dans les rubriques : social, santé, éducation, etc.), les pages culture ou les pages sport, selon le sujet et le secteur d’activité de l’association.

Elles peuvent exceptionnellement se retrouver dans d’autres parties du journal (international, entreprises, etc.).

Dans le cas d’un quotidien régional, il faudra identifier non seulement la nature mais aussi la portée géographique de l’information :

Va-t-elle concerner

  • les pages nationales (voire internationales) ?
  • les pages régionales ?
  • les pages locales ?

Dans les médias audiovisuels (radio, télévision) ou électroniques (Internet), on retrouvera le même découpage en rubriques avec des centres d’intérêt et des angles d’attaque différents, avec des journalistes différents aussi.

Organigramme

Dans un support de presse, il faut distinguer différentes fonctions.

On les trouvera séparées ou assumées par les mêmes personnes, selon la dimension du support en question :

  • le directeur de la publication,
  • le directeur de la rédaction,
  • le rédacteur en chef,
  • le chef de service,
  • le chef de rubrique,
  • le journaliste rédacteur,
  • le correspondant local,
  • le pigiste.

Conseil

Il faut les repérer pour savoir qui contacter. Dans l’objectif d’obtenir un article dans le support, il faut évidemment se mettre en relation avec un contact privilégié, si on en a un. Dans le cas contraire et selon l’importance du sujet et la taille du support, il faudra contacter de préférence : le rédacteur en chef, le chef de rubrique du ou des sujet(s) qui concerne(nt) l’association, le journaliste rédacteur spécialisé, le correspondant local (s’il s’agit d’un journal régional).

Métier du journaliste

Le journaliste est un homme ou une femme comme les autres !

Il y a pourtant quelques caractéristiques propres au métier du journaliste qu’il importe de bien connaître. Travailler avec un journaliste, dialoguer avec lui, obtenir de lui qu’il parle de vous, faire en sorte qu’il publie des informations qui supporteront les missions de votre association, tout cela implique d’avoir compris ce qu’est un journaliste, ce que sont ses attentes et ses contraintes.

Le journaliste...

... est pressé

Le journaliste est souvent débordé. Il a plusieurs articles en préparation, il est en retard dans son planning, il a besoin d’une interview ou d’une documentation en toute urgence.

Cela est d’autant plus vrai que le journaliste travaille dans des médias à périodicité plus courte (radio, télévision, Web, quotidiens, hebdomadaires). Il faut le savoir et s’adapter.

... s’inscrit dans une hiérarchie

Le journaliste n’a généralement pas la liberté du choix de ses articles. La conférence de rédaction est l’endroit où se décide le sommaire du prochain numéro, où les articles se négocient en fonction :

  • de la ligne éditoriale du journal,
  • de l’actualité du moment,
  • de l’espace disponible,
  • des sujets qui ont été traités dans les numéros précédents.

Un journaliste peut avoir envie d’aborder un sujet mais se voir retoquer par le rédacteur en chef qui a d’autres projets ou d’autres priorités.

... est saturé d’informations

Un journaliste reçoit quotidiennement un nombre de communiqués de presse, de dossiers de presse, d’invitations à des réunions (conférences de presse, colloques, manifestations diverses) infiniment supérieur à ce qu’il peut traiter.

Il est impératif de ne pas noyer un journaliste sous des informations qui ne le concernent pas ou qui ne sont pas susceptibles de lui apporter des données nouvelles ou un éclairage original.

... est confronté à des contraintes de temps et d’espace

Le journaliste a des obligations de planning qu’il faut comprendre et auxquelles il faut être capable de s’adapter. Il a aussi des contraintes d’espace : la place lui est comptée dans le journal.

Il faut comprendre que le journaliste est souvent amené à faire court et donc réduire ses ambitions en termes de volume de messages à véhiculer.

... choisit un angle de présentation

Un article ou un reportage n’est pas une somme encyclopédique sur un sujet. L’auteur fait un choix éditorial, choisit un point de départ ou un angle de présentation et ce choix est personnel.

L’idée centrale peut être différente de ce que l’association imaginait au départ. Au final, si le message est correctement passé, là est l’essentiel.

... a l’esprit de synthèse

Un journaliste va toujours réduire le nombre des messages et les synthétiser. L’espace est compté et les lecteurs ont besoin d’informations simples ou rapidement assimilables.

Il faut donc penser à faciliter ce travail lors de la production d’éléments mis à la disposition des journalistes en lui fournissant des chiffres clef, par exemple.

... vérifie ses sources

Un journaliste professionnel recoupe les différentes informations qu’il recueille à partir de sources différentes pour vérifier qu’il écrit des choses justes.

Un journaliste qui mène une interview demande, en général, à un tiers des précisions ou des confirmations par rapport à ce qui est dit.

... tient à sa liberté d’expression

Le journaliste n’est pas un scribe qui écrit sous la dictée. Lorsqu’un article est le résultat d’une enquête, d’un reportage, d’une analyse de documents divers par un journaliste, il reflète la vision de l’auteur sur le sujet.

Cette vision peut être différente de celle de l’association. Il faut simplement vérifier qu’elle n’est pas contradictoire ou éloignée de la réalité.

... obéit à des règles déontologiques

La déontologie occupe une place importante dans l’exercice professionnel du journaliste. Il peut arriver qu’un journaliste oppose ses obligations déontologiques à une association.

Un journaliste sera toujours réticent à citer le nom d’une entreprise sponsor, si celle-ci n’apporte pas une participation originale aux projets de l’association, en dehors d’une simple contribution financière.

Pertinence de l’information

Pour sensibiliser au mieux un journaliste, pour le convaincre d’écrire sur l’association, il faut trouver les arguments qui vont le mobiliser.

Les caractéristiques d’une information pertinente, pour le journaliste comme pour ses lecteurs, sont les suivantes :

  • l’actualité : les lecteurs sont plus réceptifs à des informations qui trouvent un écho dans l’actualité du moment. L’information vient alors éclairer, renforcer, illustrer un sujet dont on parle, auquel l’opinion est attentive ;

Exemple

Organisation d’un événement et actualité

L’organisation d’un événement (conférence, concert, forum...), même si c’est une forte « actualité » pour votre association, a très peu de chance en soi d’intéresser la presse (même locale). En revanche, si de façon non artificielle, vous parvenez à rattacher votre événement à un sujet d’actualité plus général, les médias pourraient alors être intéressés en traitant votre événement comme une illustration de l’actualité ou en vous sollicitant comme l’« expert » ou le « témoin » de ce fait d’actualité.

Par exemple, votre association franco-malienne agissant depuis plus de trente ans pour le développement économique au Mali dans un relatif anonymat, devient un sujet pour le journaliste chargé de couvrir l’intervention des forces armées françaises dans ce pays.

Le même principe vaut pour le sport (une compétition internationale est l’occasion de faire découvrir localement un sport habituellement peu médiatisé), la culture (lien entre une actualité du monde professionnel avec votre activité d’amateurs), l’action sociale (lien entre un rapport public sur la grande pauvreté et la valorisation de votre action de quartier)...

  • le caractère exceptionnel et la nouveauté : le journaliste ne s’intéresse pas au déjà vu. Comme il n’est pas possible d’inventer tous les jours des sujets nouveaux, il faut s’attacher à trouver un angle, une illustration, un exemple qui apportent un caractère de nouveauté ou d’originalité ;
  • l’aspect visuel : le lecteur, le téléspectateur, l’auditeur doit aisément se représenter l’information qui lui est communiquée. Cela se fait par le recours à des exemples tangibles qui permettent de concrétiser le discours et de le rendre plus accessible. Cela implique aussi d’apporter au journaliste des éléments visuels (photos, vidéos, infographies) ou sonores pour la radio ;
  • la proximité géographique : l’opinion publique est plus sensible à un événement qui se produit près d’elle. Chaque fois que cela est possible, il faut trouver des illustrations de l’information apportée qui soit en proximité optimale avec le lectorat du support ;
  • la notoriété publique : il est plus facile de parler de sujets qui s’inscrivent dans un contexte connu des lecteurs. Comme pour les thèmes d’actualité, l’écho est plus important et les explications préalables ne sont pas nécessaires ;
  • l’intérêt général : les lecteurs sont plus sensibles à des sujets qui concernent le plus grand nombre ;
  • l’exemplarité : enfin une information est toujours plus intéressante si on peut en tirer des enseignements ou des applications dans d’autres contextes ou dans d’autres champs d’activité. Il faut s’attacher à montrer en quoi les missions qu’on réalise, les projets qu’on conduit, les événements qu’on organise peuvent se révéler utiles pour d’autres, dans d’autres cadres.