L’extension d’un accord de branche définit la place du numérique dans le cadre de travail et d’emploi des structures de l’économie sociale et solidaire.

La question du numérique au sein des branches professionnelles et des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) fait l’objet d’un accord signé par l’ensemble des organisations syndicales de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES). Désormais étendu, cet accord constitue un cadre de référence commun en vue de développer et de soutenir la négociation et la mise en œuvre d’actions. L’UDES communique en parallèle sur son guide pratique « Appréhender les enjeux du numérique sur les conditions de travail et l’emploi » publié en mars 2022.

Les conditions de travail, un enjeu majeur pour l’ESS

Depuis de nombreuses années, l’UDES œuvre pour organiser un dialogue social et faire aboutir de nombreux accords liés aux conditions de travail, constituant ainsi un véritable socle conventionnel. Après la formation professionnelle et celle des dirigeants bénévoles, l’insertion professionnelle, l’emploi des jeunes et des personnes en situation de handicap, la question transversale du numérique se retrouve au cœur des conditions de travail.

Une étude conduite en 2019 par l’UDES et l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail ( Anact ), intitulée « Impact du numérique et conditions de travail », a mis en exergue les principaux impacts du numérique sur le travail, son organisation et les risques associés. De quoi parle-t-on ? Il s’agit des technologies numériques et de leur intégration au sein de l’outil de travail, mais aussi des systèmes numériques d’information et de leur mise en œuvre concrète, qui tendent à rationaliser l’activité.

Au niveau des conditions de travail, les points de vigilance portent sur la charge de travail – que celle-ci soit prescrite, réelle ou vécue –, la charge mentale – la fracture numérique révélant des disparités d’accès ou d’utilisation –, ou encore sur le stress qui peut survenir en cas de déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a des ressources dont elle dispose pour y faire face.

Le numérique, clé de réussite du projet associatif

Au sein de l’association, il est donc essentiel d’adopter une conduite du changement, de favoriser le dialogue social et professionnel et de surveiller les actions concourant à une bonne qualité de vie au travail. La question du travail doit faire partie intégrante des objectifs stratégiques de l’association et doit être prise en compte dans son fonctionnement quotidien afin, notamment, d’anticiper les conséquences des mutations numériques.

Ces transformations sont pour la plupart dictées par une nécessité de s’adapter dans des délais de plus en plus contraints et en lien avec quatre facteurs récurrents :

  • l’évolution de la demande des usagers et la nécessité d’améliorer la « satisfaction client » ;
  • les nouvelles exigences des acteurs institutionnels et l’imposition du recours à de nouveaux outils dématérialisés (reporting, transparence, imposition du système informatique, etc.) pour les structures disposant de financement public ou dépendant fortement des politiques publiques ;
  • la baisse des subventions et des aides qui poussent les structures à réinterroger leur modèle économique ;
  • l’intensification de la concurrence de nouveaux acteurs dont le modèle économique s’appuie sur des coûts de structure minimaux car fonctionnant sur des plateformes et des offres de services numériques.

Parmi les principaux effets positifs de l’utilisation du numérique perçus par certains acteurs de l’ESS, on peut citer le partage de l’information, la cohésion des équipes, l’efficacité et, enfin, le suivi et l’évaluation des actions. Ce dernier sujet est particulièrement important à l’heure où les entreprises de l’ESS sont de plus en plus enjointes à détailler et expliciter leur impact social, notamment auprès de leurs financeurs.

Auteur

Juris associations pour le Crédit Mutuel