Comment gérer et optimiser les relations avec votre banquier ?

Comment gérer et optimiser les relations avec votre banquier ?

Outre l’ensemble des moyens de paiement, les dirigeants de l’association peuvent obtenir, grâce à une gestion transparente et une bonne communication avec leur banque, toute une gamme de services pour le développement de leurs activités, comme pour le fonctionnement quotidien.

Quelles associations peuvent ouvrir un compte bancaire ?

Seules les associations déclarées, auprès de la préfecture du lieu de leur siège social ou du Tribunal d’Instance de son siège social pour les associations d’Alsace-Moselle, peuvent ouvrir un compte dans une banque de leur choix. Ainsi toutes les associations déclarées, les associations d’utilité publique, les fondations, les fondations d’utilité publique, les fonds de dotation, les unions, les fédérations..., peuvent ouvrir un compte bancaire.

Est-ce obligatoire ?

Aucune obligation de portée générale n’impose l’ouverture d’un compte bancaire propre à une association. Toutefois, aujourd’hui, il est indispensable d’avoir des moyens de paiements et un compte bancaire, dès lors que l’association a une activité générant des mouvements financiers (cotisations des membres, subventions, dépenses, salaires, activité économique...).

Souvent, ce sont les statuts de l’association qui prévoient dès l’origine, une obligation d’ouvrir et de tenir de manière régulière un compte bancaire, dans un souci de bonne gestion et de transparence.

L’ouverture d’un compte bancaire n’est donc pas une obligation de droit mais une obligation de fait.

Bien choisir sa banque

Avant d’ouvrir un compte, il est judicieux pour l’association de comparer les tarifs et services qui lui sont proposés afin d’arrêter son choix sur ce qui deviendra un véritable partenaire financier de la vie de l’association.

L’un des critères de choix pourra également être l’engagement « éthique » de l’établissement financier. L’organisme bancaire est-il sous forme coopérative, mutualiste ? Existe-t-il des produits d’épargne solidaire, une participation au développement local et régional, des « plus » en direction des associations... ?

Les personnes habilitées à faire fonctionner le compte bancaire de l’association

Ce sont les statuts qui précisent qui est habilité à faire fonctionner le compte bancaire de l’association, très souvent, le président, le trésorier, ou les deux, ou qui déterminent l’organe qui désignera cette ou ces personnes (conseil d’administration, bureau...).

Les documents nécessaires à l’ouverture d’un compte bancaire

L’ouverture d’un compte dans une banque nécessite des documents spécifiques : statuts, déclaration de la Préfecture ou au Tribunal d’Instance, liste des membres du conseil d’administration et du bureau, documents d’identité des personnes ayant la signature, etc.

La communication avec votre banque

La communication avec votre banque

Le trésorier et le président, des interlocuteurs privilégiés

La communication est un maître-mot dans une bonne gestion financière de l’association. Le trésorier doit communiquer sur la situation financière de l’association auprès du bureau ou du conseil d’administration mais aussi des adhérents et des financeurs privés de l’association, dont le banquier.

Le président quant à lui pourra présenter le projet de l’association, ses activités et mettre en avant ses spécificités et atouts.

Une information annuelle de base

La relation de l’association avec sa banque est fondée sur la confiance. Cette confiance s’obtient avant tout par la transparence et la communication à la banque de tous les documents nécessaires à la compréhension de cette gestion.

  • Présenter les résultats annuels : bilan, compte de résultats et annexe
    Par elle-même, la banque ne connaît que les mouvements financiers figurant sur le compte de l’association. C’est une information très riche en soi : elle montre le volume des mouvements, l’état moyen du solde, les périodes de difficultés, etc.
    Mais elle a besoin d’autres informations financières lui permettant de connaître l’activité de l’association, sa capacité à rembourser d’éventuels emprunts ou à dégager du résultat pour financer d’autres projets.
    Les banques ont pour habitude de demander aux sociétés commerciales et plus généralement aux personnes morales de droit privé (donc aux associations) leurs comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexe). Les associations ont tout intérêt à répondre à cette demande, voire à l’anticiper.
  • Les rapports de l’assemblée générale
    Même si cela ne fait pas partie des demandes de la banque, l’association peut joindre aux résultats comptables, les différents rapports (rapport moral, rapport d’activité, rapport financier) communiqués à l’assemblée générale. Ces documents permettent de présenter les actions menées par l’association et par là-même son dynamisme.
  • Les documents en cas de demande de financement ou de placements
    L’association peut avoir besoin de contracter un emprunt pour financer un investissement, d’une aide pour passer une phase difficile, mais aussi de placer des fonds en période d’excédents de trésorerie.
    Un rendez-vous avec son banquier s’impose. Il convient alors de le préparer en réunissant tous les documents que vous souhaitez lui communiquer : budget prévisionnel, budget de trésorerie, mais également plaquette, rapport d’activité et toute autre information permettant à la banque de bien connaître l’association et son objet.
    Pensez, aussi, à constituer un recueil d’articles de presse mettant en valeur les réalisations de votre association.

Investir pour consolider le projet

Préparer sa demande de prêt

Emprunter à une banque nécessite la constitution d’un dossier élaboré comportant une explication de l’objet de l’emprunt, un descriptif financier de l’association (bilans et comptes de résultats antérieurs) et les perspectives ; financières (budget et trésorerie prévisionnels, garanties apportées, etc.) démontrant la capacité de remboursement de l’association. La banque se livrera à une analyse précise de ces documents avant de consentir ou de refuser le prêt.

Le plan de financement prévisionnel est établi sur autant d’années que nécessite le remboursement de l’emprunt sollicité, court ou moyen terme. Il doit être établi en même temps que le tableau prévisionnel de trésorerie.

Les différentes solutions de financement

  • Les crédits à court (moins de 2 ans), moyen (entre 2 et 7 ans) et long terme (plus de 7 ans) sont adaptés aux financements de toutes natures, comme l’achat de matériel bureautique ou informatique, pour les activités de l’association ou encore la réalisation de travaux de rénovation, voire l’acquisition du local de l’association, l’achat d’un équipement sportif.
  • Le crédit-bail mobilier est un moyen de financer en totalité un matériel dont le coût n’est pas trop important : matériel informatique, véhicule, matériel pour vos activités. Ce type de crédit a l’avantage de ne pas nécessiter d’apport en trésorerie au départ.
  • Le crédit-bail immobilier (achat de locaux exclusivement). En fin de contrat, une option d’achat permet d’acquérir le bien pour une Sur le site Associathèque, consultez nos valeur résiduelle définie au départ.

Identifier les difficultés de trésorerie

Identifier les difficultés de trésorerie

Identifier les raisons des difficultés de trésorerie

Il existe trois raisons fondamentales qui peuvent expliquer les difficultés de trésorerie : un déséquilibre d’activités, des investissements non financés ou une insuffisance en fonds de roulement. Le plan de trésorerie est l’outil indispensable à tout responsable associatif pour bien gérer sa trésorerie. Il constitue le complément indissociable du budget prévisionnel car si ce dernier permet de vérifier l’équilibre du budget sur l’ensemble de l’exercice, seul le plan de trésorerie permet d’anticiper la situation du compte en banque mois par mois.

Les solutions pour faire face

  • Le découvert ponctuel
    Le découvert ponctuel est de très loin la solution la plus onéreuse et la plus risquée. Il correspond à la tolérance de la banque envers le passage du solde du compte de l’association au négatif, sans que celui-ci n’ait été anticipé ni négocié avec la banque. Il dépend donc totalement de sa bienveillance à l’égard de l’association et de la confiance qu’elle lui accorde.
  • Le découvert autorisé
    Le découvert autorisé équivaut à un crédit qui serait accordé par la banque pour faire face, par exemple, à un décalage de trésorerie ou à l’utilisation anticipée d’une rentrée de fonds non encore perçue.
    Pour bénéficier des conditions de ce crédit, moins onéreuses que le découvert ponctuel, il est nécessaire d’avoir eu l’accord de la banque, qui fixera par écrit les modalités de remboursement.
  • La facilité de caisse
    La facilité de caisse est souvent utilisée pour faire face à des difficultés de trésorerie de courte durée. Elle autorise une situation débitrice pendant plusieurs jours par mois, souvent 15 jours maximum.
  • Le Dailly
    Lorsque les activités ne peuvent, par exemple, supporter les délais de versement de la subvention publique, il existe un dispositif appelé cession de créances professionnelles (loi « Dailly »).
    L’article L.313-23 du Code monétaire et financier définit la cession de créance Dailly comme tout crédit qu’un établissement de crédit consent à une association en contrepartie de la cession ou nantissement d’une créance détenue sur un tiers dans l’exercice de son activité professionnelle.

Bien placer son argent

L’association n’a pas pour objet de placer de l’argent. Elle peut placer ses excédents de trésorerie, sans pour autant utiliser des outils risqués.

La responsabilité du président peut être mise en cause si les placements réalisés sont de nature très risqués ou en cas de perte de valeur significative.

Quel produit pour quel besoin ?

Une large palette de produits bancaires existe, dans laquelle l’association devra choisir celui qui convient le mieux à ses capacités. A titres d’exemples, les plus connus sont les suivants :

  • Le livret A ou Livret Bleu du Crédit Mutuel
    Ce placement, le plus connu de tous, constitue souvent le produit de base des associations en raison de ses avantages : il permet une épargne à court terme, disponible à tout moment, ne présente aucun risque en capital et le taux de rémunération est connu à l’avance. Toutefois, le taux est actuellement faible. L’association n’est fiscalisée que sur les intérêts relatifs au capital dépassant le plafond de 76 500 €.
  • Les Fonds communs de placement (FCP)
    Les FCP sont des copropriétés de valeurs mobilières. L’association qui achète des FCP ne détient donc pas des titres d’une société mais seulement une quote-part du fonds.
  • Les obligations
    L’obligation correspond à un titre d’emprunt émis par les sociétés privées ou publiques, par l’Etat (les OAT : Obligations Assimilables du Trésor) ou encore par les collectivités locales.

Les placements solidaires

Avec les placements solidaires, l’association peut choisir d’allier rendement et plus-value solidaire. En choisissant ce type de placement, l’association peut en effet contribuer à soutenir des projets de structures de l’Economie Sociale et Solidaire, sur un territoire donné.

Votre choix peut se porter sur des placements labellisés Finansol, association des acteurs financiers solidaires mais également des placements proposés par votre banque (dont certains sont labellisés).

En conclusion, les relations avec votre banque sont basées sur la confiance et la transparence. Si l’association rencontre des difficultés, il est impératif d’en parler au plus tôt avec votre conseiller bancaire, qui pourra vous apporter des solutions.

Le Crédit Mutuel, banque coopérative, vous conseille avec son offre dédiée aux associations et des outils et services adaptés.

Contact : cncmobnl@creditmutuel.fr

Auteur

Acteur majeur de l’expertise comptable en France, In Extenso accompagne au quotidien plus de 4 000 associations. www.inextenso-associations.com