Pour répondre à ces questions et inviter les associations à réfléchir aux évolutions en cours, France Bénévolat a créé, avec l’IFOP et le soutien du Crédit Mutuel, un Baromètre du bénévolat.

Sa 4ème édition, 2019, après 2010, 2013 et 2016, confirme la bonne tenue du bénévolat d’« intérêt général », mais certaines tendances interpellent les associations.

Taux d'engagement des bénévoles en France

En 2019, 2 de nos concitoyens sur 5 (38 %) « donnent du temps pour les autres, pour une cause », c’est-à-dire 20 millions de bénévoles.

Parmi eux, 13 millions donnent ce temps dans le cadre d’une association, 2 millions, dans le cadre d’une autre organisation et 5 millions, seulement de façon informelle.

Ils sont bénévoles pour contribuer à l’intérêt général ; le bénévolat au service d’intérêts privés, locaux, professionnels… n’étant pas compté ici (par exemple le bénévolat pour défendre un quartier contre des nuisances ou les intérêts d’une profession...).
Le nombre de bénévoles reste relativement stable, avec une légère diminution de la proportion de bénévoles dans la population de 15 ans et plus, compensée par l’augmentation de cette population.

Près de 3 personnes sur 5 ne sont pas bénévoles, mais beaucoup pourraient le devenir

62 % de la population de 15 ans et plus n’ont jamais été bénévoles (39 %) ou ne le sont plus (23 %). La plupart d’entre eux n’écarte pas la perspective de devenir ou redevenir bénévoles (environ 85 %), à condition qu’ils y soient incités ou aidés. Ils attendent une occasion, la demande d’une association, une cause à soutenir, une incitation...
Beaucoup invoquent le manque de temps comme raison de non implication dans le bénévolat et certains craignent de ne pas avoir « les qualités requises ». Et ¼ de ceux qui ont cessé un engagement associatif disent avoir été déçus par l’organisation ou par les résultats obtenus...

Bon à savoir

Cela représente un potentiel et un enjeu considérables pour les associations. Comment permettre à ceux qui le voudraient bien de se mobiliser ? Mieux faire connaitre l’action associative, les « causes » qu’elle défend ? Mieux accueillir ces bénévoles, tenir compte de leurs disponibilités, les aider à acquérir des compétences, à percevoir l’utilité de leur action...

Dans les associations, la progression du bénévolat ponctuel se confirme

29 % des bénévoles aujourd’hui en association le sont « à une période précise de l’année ou à l’occasion d’un évènement, quelques heures ou quelques jours par an, et pas tout au long de l‘année ». Les plus concernés sont les moins de 35 ans, les plus de 65 ans pratiquant un bénévolat plus régulier.

Temps d'investissement des bénévoles

Une tendance confirmée par les associations, et par France Bénévolat, qui voient se présenter des bénévoles qui ne veulent plus s’engager dans la durée, faisant valoir leurs contraintes, leur envie de ne pas être « coincés »...

Mais 17 % des bénévoles aujourd’hui en association le sont « un jour ou plus par semaine tout au long de l'année », une proportion assez stable. Un peu plus de la moitié des bénévoles associatifs consacre quelques heures par mois ou par semaine, à une (ou plusieurs) association(s), une proportion plutôt en baisse sur la période.

Bon à savoir

Dès 2016, la Commission Inter Associative de France Bénévolat a réfléchi à la manière de répondre à cette tendance : proposer des missions plus courtes, donner des perspectives au projet associatif et ouvrir aux bénévoles qui prendraient conscience du « temps » nécessaire à l’efficacité de l’action associative.

Un bénévolat qui croît plutôt chez les jeunes, mais régresse chez les plus âgés

Malgré une baisse chez les plus de 65 ans, leur taux d’engagement reste plus élevé que dans les générations plus jeunes. Tandis que chez les 50-64 ans ce taux passe en dessous de toutes les autres générations. Cela peut tenir aux difficultés accrues de fin de carrière, donnant le besoin de souffler, au temps à consacrer à la famille (enfant, petits-enfants et parents plus âgés), au besoin de cumuler emploi et retraite, au recul de l’âge de la retraite...

Taux d'engagement des jeunes Taux d'engagement des personnes âgées

Bon à savoir

Cela interpelle les associations sur la place qu’elles proposent aux plus jeunes pour leur « donner envie » de s’investir dans la durée, d’innover, de prendre des initiatives, voire des responsabilités. Mais également sur les conditions qu’elles offrent aux plus âgés, pour mieux tenir compte de leurs contraintes et aspirations, en remettant en cause leurs anciens modèles de fonctionnement, basés sur la régularité, voire le « toujours plus ».

Un bénévolat surtout développé chez les plus diplômés

30 % des diplômés de l’enseignement supérieur se déclarent bénévoles en association contre 18 % seulement en moyenne des autres niveaux de diplôme, un écart qui se maintient voire progresse légèrement. L’écart est inverse dans le bénévolat « informel » ce qui montre bien que ce n’est pas une différence dans l’envie d’aider entre diplômés et non diplômés. D’ailleurs, parmi les « non bénévoles », nombreux sont ceux qui pensent ne « pas avoir les qualités requises ».

Bon à savoir

Encore loin du « bénévolat pour tous », comme voie d’inclusion sociale… alors, comment multiplier les possibilités de bénévolat pour les moins formés ? Comment ne pas être « excluant » pour eux ? Les associations ne pourraient-elles pas s’inspirer de programmes animés par France Bénévolat comme Handi CAP Engagement® pour chercher ensemble à ouvrir davantage leurs missions bénévoles à toutes les personnes, quelle que soit leur condition ?

France Bénévolat s’appuie sur ces résultats pour réfléchir, avec sa Commission Inter Associative, à des pistes d’amélioration à proposer aux associations qui partagent avec elle son objectif de « développement de l’engagement bénévole associatif pour une citoyenneté active », avec l’ambition que le bénévolat soit ouvert à tous ceux qui le souhaiteraient et pour qui il peut être une voie d’inclusion sociale.

Auteurs

France Bénévolat