Évelyne Jardin, Juris associations - Partenaire Associathèque

Les scandales à répétition qui éclaboussent les réseaux sociaux, les rachats dont dernièrement celui de Twitter par Elon Musk... n’est-il pas temps de s’interroger sur notre utilisation des plateformes centralisées ? D’autant qu’un autre monde numérique existe : le fediverse. Contraction des mots « fédération » et « univers », c’est un réseau de serveurs interconnectés.

En mai 2022, « The federation » comptabilisait plus de 5 millions d’utilisateurs actifs1 en forte croissance. En tête, les instances des logiciels Mastodon et Diaspora, alternatives à Twitter et Facebook ; Peer Tube, alternative à You Tube ; Pixelfed, alternative à Instagram. Il est possible d’ajouter le fameux WordPress qui fait tourner presque la moitié des sites dans le monde. Pourquoi ? Parce que ce CMS (Content Management System) Open Source peut se télécharger sur un serveur Web, comme tous les autres logiciels sus mentionnés. Avec quelques compétences techniques, il est possible d’avoir sa propre instance Mastodon, Peer Tube...

Pour les chargés de communication des associations, il est urgent de s’intéresser à ces alternatives pour deux raisons. D’un point de vue éthique, voire politique2 car jusqu’à quand accepterons-nous de donner en pâture nos données personnelles, d’alimenter gratuitement les plateformes en contenus divers et variés (photos, vidéos, sons...), tout en leur laissant le choix de les diffuser ou pas (merci aux algorithmes dont les formules sont tenues secrètes), de répandre des fausses informations, des bad buzz (les algorithmes privilégiant tout ce qui est viral) ? D’un point de vue pragmatique, de plus en plus de personnes rejoignent des instances de Mastodon, Peer Tube (créée par l’association Framasoft), Pixelfed... Jusqu’à quand ignorer ce mouvement ?

1 : Source : the-federation.info
2 : Lire ou écouter