Ce qui motive l’engagement du bénévole

La diversité des profils des bénévoles se traduit par la pluralité des raisons données par les bénévoles eux-mêmes pour expliquer leur engagement associatif. Des motivations diverses peuvent ainsi se croiser : d’un côté, la recherche d’un épanouissement personnel grâce à de nouveaux contacts sociaux, à des acquisitions de connaissances ou à l’utilisation de compétences que l’on veut faire fructifier ; de l’autre, des motivations altruistes, telles que la défense d’une cause ou la volonté de donner du sens à sa vie en rendant le monde meilleur. Ainsi, les bénévoles peuvent, par exemple, s’engager pour :

  • pratiquer ou enseigner un sport ou activité culturelle,
  • défendre une cause,
  • faire respecter ses droits et ceux des autres,
  • rencontrer des personnes ayant les mêmes préoccupations,
  • acquérir ou exercer une compétence ou un savoir-faire, transférable en milieu professionnel,
  • être utile à la société,
  • lutter contre des injustices considérées comme intolérables,
  • avoir accès à des renseignements ou des services,
  • s’épanouir et renforcer l’estime de soi,
  • rechercher une occupation,
  • obtenir une reconnaissance.

Attention

La rencontre entre un bénévole et une association se base sur un véritable échange égalitaire. Le bénévole recherche un engagement qui lui tient à cœur, un lieu pour exercer sa passion. L’association, quant à elle, cherche des bénévoles dont le projet personnel est en phase avec le projet associatif ce qui la conduit à définir le profil des membres qu’elle désire accueillir : les qualités, les savoir-faire à posséder, ceux à acquérir, etc. Chacun doit y trouver son avantage.

Et l’enjeu est de se donner des marges de souplesse, le bénévole dans son projet et ses exigences, l’association dans ses attentes, pour faire se rencontrer l’individuel et le collectif.

Comment « donner envie » aux bénévoles de s’engager ?

France Bénévolat s’est interrogé dès ses origines sur ce qui pourrait donner envie aux bénévoles de s’engager dans les associations et d’y poursuivre leur engagement. Si, parfois, les associations ne trouvent pas ou ne fidélisent pas les bénévoles, est-ce que cela ne tient pas un peu aux associations elles-mêmes ? Ambiance décevante, animation insuffisante, reconnaissance rare, impact de la mission...

Avec l’appui de la Commission Inter Associative qu’elle anime, France Bénévolat a développé le principe des six piliers des bonnes pratiques de gestion des bénévoles selon laquelle un maillon faible met en cause la solidité de l’ensemble des dispositifs et des pratiques.

Les six piliers des bonnes pratiques de gestion des bénévoles

  • La clarification des besoins : Bien définir la mission, le rôle qu’y assume le bénévole et son articulation éventuelle avec celui des salariés, la manière dont cette mission contribue au projet associatif et les qualités requises pour celle-ci.
  • L’accueil des bénévoles : Accueillir un bénévole, c’est d’abord être à son écoute pour comprendre son projet personnel et comment il peut rejoindre le projet associatif. C’est lui montrer qu’il est « bienvenu » dans le groupe, lui présenter toute l’équipe, les projets en cours, les rôles de chacun, etc.
  • L’intégration des bénévoles : Un « parrain » ou « référent » facilitera l’intégration du bénévole en lui montrant le fonctionnement de l’association, en l’initiant à sa mission, en l’aidant à trouver les moyens de son action, en répondant à ses interrogations... Prévoir un « parcours d’insertion » peut aider le bénévole à trouver la place qui lui correspond le mieux dans l’association.
  • L’animation des bénévoles : Animer les bénévoles, c’est faire vivre l’action commune, le collectif. C’est permettre les échanges autour du projet associatif, pour chercher ensemble les voies d’amélioration. C’est partager les réussites. C’est créer un sentiment d’appartenance à travers le « faire ensemble ». Et c’est aussi porter attention à chacun, à ses motivations, ses contraintes, ses envies d’évoluer...
  • La formation des bénévoles : Le bénévole arrive dans l’association avec ses compétences propres qu’il pourra souhaiter développer durant ses activités associatives. L’association doit donc accompagner ses bénévoles dans leur formation pour évoluer au sein de la structure ou tout simplement pour rester « dans le coup ».
    Il ne faut pas oublier aussi que la formation, suivie en commun, peut aussi aider le collectif à se construire.
  • La reconnaissance des bénévoles : Reconnaitre les bénévoles, c’est leur « donner envie » de participer au projet associatif. C’est leur montrer l’utilité de l’action bénévole, et la contribution de chacun au résultat collectif... C’est aussi remercier chacun, dire son importance et proposer des moments de remerciement collectif, dans la convivialité. C’est permettre à chacun de « grandir » par son bénévolat.

L’intérêt pour les associations : clarifier la mission et valoriser l’implication de chaque bénévole. C’est donc un outil concret d’animation et de fidélisation des bénévoles.

Attention

Les trois confinements imposés face à l’épidémie de Covid-19 ont mis à l’arrêt l’activité des deux tiers des associations. Pourtant, grâce au numérique, de nombreux dirigeants, bénévoles, salariés, adhérents parfois se sont mobilisés pour maintenir les liens entre eux et pour continuer à jouer un rôle très utile. En particulier, un véritable télé-bénévolat s’est développé, calqué sur le télétravail.

Une récente enquête révèle que 82% des associations ont maintenu des relations à distance entre les bénévoles, ce pourcentage a augmenté au fil du temps, et 63% ont développé des échanges et de l’entraide à distance. 46% des responsables associatifs se sont déclarés prêts à se mobiliser et à mobiliser leurs bénévoles dans une démarche citoyenne, en dehors des actions à destination de leurs adhérents ou bénéficiaires.

Enquête Le Mouvement associatif, RNMA, Recherches & Solidarités-04-2020