Une étude de l’INJEP établit un panorama de l’engagement en France, et révèle des variables multiples à l’implication des personnes dans les associations.

La vitalité du secteur associatif français se mesure à l’aune de sa capacité à fédérer les initiatives et les volontés pour porter un projet engageant, qui implique non seulement la structure mais aussi toutes les personnes qui peuvent être mobilisées pour mener à bien les activités qui y sont liées. Après deux ans de crise sanitaire, la situation des associations et leur organisation ont connu de nombreux changements. Qu’en est-il de l’engagement qui les entoure ?

Une nouvelle étude de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) dresse un état des lieux de l’implication des Français dans les activités associatives. Basé sur une enquête ambitieuse réalisée en 2021 auprès d’un échantillon de plus de 10 000 personnes de 16 ans et plus, il révèle toutes les nuances de la notion d’engagement, qui reste une force motrice sur le territoire français.

Différentes formes d’implication

L’étude annonce en effet que deux tiers des 16 ans et plus déclarent avoir été impliqués dans la vie associative comme bénévoles, adhérents ou donateurs. Un Français sur deux a effectué au moins un don à une association au cours de l’année, et quatre personnes sur dix ont participé à la vie associative en tant que bénévoles (27% des répondants) ou adhérents (13% des répondants). Certains sondés cumulent participation et dons : 16% des Français sont ainsi bénévoles et donateurs.

Variables de l’engagement

L’étude relève plusieurs variables significatives dans les manifestations de l’engagement associatif. En premier lieu, l’âge détermine plusieurs facteurs de cette implication : la participation associative est très fréquente à la fois chez les plus jeunes et les plus âgés. Le bénévolat concerne ainsi 33% des plus de 65 ans et 29% des 16-24 ans, contre 25% des 25-64 ans, signe d’une baisse de l’implication lorsque la vie professionnelle prend de l’importance.

Par ailleurs, l’étude relève des différences entre les hommes et les femmes, qui ne s’impliquent pas dans les mêmes domaines. En effet, si hommes et femmes s’engagent dans des proportions identiques, les femmes s’investissent plus souvent dans les associations caritatives, la protection de l’environnement, la santé et la recherche médicale, alors que les hommes se tournent plus fréquemment vers les associations sportives, de propriétaires ou de locataires, syndicales ou professionnelles, mais aussi politiques.

L’engagement est également influencé par le niveau de diplôme : toutes choses égales par ailleurs, les titulaires d’un master ont plus tendance à être bénévoles que la moyenne (+ 6 points), là où les personnes sans diplôme le sont moins (− 6 points).

L’importance de l’environnement familial

Pourtant, l’étude révèle que le principal déterminant de l’engagement réside dans les habitudes de la famille : 67% des personnes qui ont vu un membre de leur famille faire un don à une association le font elles-mêmes, contre 42% de celles qui n’ont pas cette influence familiale. C’est également le cas pour le bénévolat : ceux dont un membre de la famille participait à la vie associative lors de leur adolescence sont 38% à être devenus bénévoles, contre 21% de ceux qui n’ont pas été témoins de cette implication au sein de leur environnement familial.

La loi du 24 janvier 2023 d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur, dite « Lopmi », donne de nouveaux moyens humains, juridiques, budgétaires et matériels audit ministère. Elle vise à préparer la France de 2030, ce qui suppose de prendre le tournant révolutionnaire du numérique, d’agir dans la proximité et de mieux prévenir les crises et menaces futures. Plus que la loi elle-même, c’est le rapport annexé à cette dernière – lequel détaille les grands axes de modernisation du ministère de l’Intérieur sur la période 2023-2027 – qui contient plusieurs dispositions intéressant les associations. Ainsi, il prévoit que les associations pourront accompagner plus efficacement les femmes victimes de violences en organisant le dépôt de plainte dans leurs locaux et en signalant les faits dont elles ont connaissance aux forces de l’ordre (pt 2.5.1).

De même, pour renforcer la lutte contre les discriminations, les associations seront encouragées à se saisir de la possibilité d’organiser des permanences en vue de faciliter les dépôts de plainte. Le ministère poursuit son effort de formation des forces de l’ordre, notamment dans le cadre de la formation initiale des élèves policiers et gendarmes et des plans de formation continue, en partenariat avec notamment les associations de lutte contre les discriminations. Les officiers de liaison LGBT+ seront en lien permanent avec les victimes et les associations LGBT+ (pt 2.5.3).

Pour développer la culture du risque au sein de la population, le ministère de l’Intérieur entend renforcer le volontariat dans les associations agréées de sécurité civile, chez les sapeurs-pompiers et au travers des réserves communales de sécurité civile en multipliant les initiatives et les appels aux volontaires, grâce notamment au « brevet de secourisme » destiné aux jeunes et aux actifs (pt 3.2.6).

Pour renforcer la protection des frontières du département de Mayotte, le ministère appuiera notamment la tenue d’un nouveau recensement de la population, en association avec les services compétents de l’Insee (pt 3.4).

Enfin, pour agir sur la qualité de la vie au travail des policiers et gendarmes, il prendra les mesures qui s’imposent pour prévenir le risque de suicide au sein des forces de sécurité. Cet effort passera notamment par la détection précoce des situations de souffrance, par la communication et l’accès aux dispositifs d’accompagnement psychologique des agents fragilisés et par un travail commun avec les associations mobilisées sur la question du suicide au sein des forces de sécurité (pt 3.6.3).

Auteur

Juris associations pour le Crédit Mutuel