Différence entre éthique et morale

La morale se réfère généralement à une évaluation du bien et du mal, ainsi qu'à des jugements sur le comportement des individus dans la société par rapport à leurs actes. L'éthique, quant à elle, est plus axée sur la réflexion et la prise de décisions face à des situations spécifiques ou des comportements à avoir selon ces situations.

Si la morale est souvent influencée par des normes sociales, culturelles et religieuses, elle repose sur des principes préétablis et des valeurs qui déterminent ce qui est considéré comme bien ou mal. Par exemple, voler est généralement considéré comme mal selon la morale traditionnelle.

En revanche, l'éthique est une réflexion plus approfondie sur les valeurs et les principes moraux. Elle implique une analyse rationnelle et critique des dilemmes moraux et des choix à faire dans des situations spécifiques. L'éthique nous invite à examiner les conséquences de nos actions et à évaluer la meilleure action à entreprendre par rapport à une situation donnée.

Dans le cadre des partenariats entre entreprises et associations non lucratives, l'éthique joue donc un rôle essentiel pour guider les actions et les décisions prises par les deux parties.

L'éthique dans les partenariats

A l’heure où toutes les organisations parlent de responsabilité sociétale ou de développement durable il est important de préciser que l’éthique est partie intégrante de la RSO. Côté entreprises elle se caractérise dans les comportements des individus dans les relations d’affaires avec les fournisseurs, les clients, mais aussi les parlementaires ou encore les actionnaires. Côté associations elle se traduit aussi mais côté donateurs, partenaires, financeurs publics ou encore bénéficiaires. Les salariés des deux types d’organisations ne sont pas exempts de l’éthique. Ils sont même les premiers concernés.

4 notions pratiques et opérationnelles peuvent traduire l’éthique d’une bonne relation partenariale :

  1. Transparence et intégrité
    Il est primordial d'établir une relation transparente et basée sur l'intégrité entre les entreprises et les associations non lucratives. Cela implique de partager des informations pertinentes, de respecter les engagements pris et de faire preuve de transparence dans la gestion des fonds et des ressources. Pour autant, transparence, ne signifie pas, vouloir tout révéler. C’est apporter une information juste et sincère pour éclairer la décision.
  2. Objectifs communs
    Les partenariats doivent être construits sur des objectifs communs et partagés. Les entreprises doivent être en phase avec la mission et les valeurs de l'association non lucrative pour éviter tout conflit d'intérêts potentiel avec leurs objectifs commerciaux. Il est important de trouver un équilibre entre les objectifs de communication, de valorisation de l’opération de mécénat et les valeurs sociales portées par le projet.
  3. Impact social
    Les partenariats doivent viser à générer un impact social positif. Les entreprises peuvent apporter des ressources financières, des compétences et des réseaux, tandis que les associations non lucratives peuvent apporter une expertise sur les enjeux sociaux et environnementaux. Il est essentiel de veiller à ce que les activités de partenariat aient un impact réel et mesurable sur les bénéficiaires visés. Faire un bilan de cet impact a posteriori positif comme négatif sera un élément de transparence et de confiance.
  4. Gouvernance et responsabilité
    Le respect d’une bonne gouvernance est crucial pour assurer la responsabilité mutuelle dans les partenariats. Les deux parties doivent respecter des principes d’autonomie et de non-ingérence, notamment en ce qui concerne la prise de décision, ou la réalisation des objectifs communs opérationnels définit en amont.

Meilleures pratiques et outils pratiques

Pour garantir des partenariats éthiques et efficaces, il est utile de se référer aux meilleures pratiques du secteur.

Voici quelques sources et outils pratiques qui peuvent être utilisés :

  1. Transparence financière
    Les meilleures pratiques consistent à garantir une transparence totale dans les transactions financières entre les entreprises et les associations. Cela comprend la divulgation claire des sources de financement, des montants accordés et des conditions associées côté association. Côté entreprise : le respect de la législation en matière de mécénat et de défiscalisation mais aussi la transparence dans les opérations de produits partage sur les statistiques de ventes et les dons réalisés ou parrainages correspondants.
  2. Collaboration équitable
    Il est essentiel d'établir des partenariats équitables et équilibrés entre les entreprises et les associations. Les meilleures pratiques encouragent une collaboration basée sur des valeurs partagées, des objectifs communs et une répartition équitable des ressources et des avantages.
  3. Codes de conduite et normes
    Les entreprises et les associations peuvent adopter des codes de conduite éthique spécifiques ou adhérer à des normes reconnues dans le domaine du financement éthique. Ces codes et normes fournissent des directives claires sur les pratiques éthiques attendues et aident à garantir une approche responsable du financement.
    Par exemple le guide des bonnes pratiques en matière de mécénat d'entreprise, publié par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, fournit des conseils pratiques pour les associations et les entreprises impliquées dans des partenariats de mécénat.

L'éthique dans les relations de financement entre les entreprises et les associations est un sujet important pour garantir des relations équilibrées et durables.

Chaque entreprise et association peut avoir des pratiques éthiques spécifiques adaptées à leur contexte et à leurs valeurs. En utilisant les meilleures pratiques du secteur et les outils pratiques disponibles, les petites associations comme les grandes ONG peuvent développer des partenariats éthiques et efficaces avec les entreprises.