La RSE source d’arguments

Les actions de mécénat local et les partenariats font même l’objet d’une des sept questions centrales de l’ISO 26000, intitulée : « communautés et développement local ». Au cœur de cette question se trouve l’implication de l’entreprise sur son territoire.

Naturellement, l’entreprise participe au développement économique par la création de richesse locale, mais aussi par le versement des impôts locaux ou encore par ses achats auprès d’autres entreprises du territoire.

Sur le développement social, l’entreprise est aussi impliquée par la création d’emplois ou ses relations avec les écoles. Il s’agit toutefois d’aller plus loin et de faire participer l’entreprise dans la vie culturelle ou sportive via les associations.

Ainsi les partenariats que nouent les entreprises avec les associations permettent directement de concrétiser l’engagement de l’entreprise en matière de RSE.

Attention

La RSE n’est pas que le mécénat ou la philanthropie !

Attention donc à ne pas faire de raccourci trop réducteur et contreproductif ou même à ne pas servir d’alibi.

Les rapports RSE, sources d’informations

Aujourd’hui, la loi française impose à certaines entreprises de publier au sein de leur rapport de gestion (diffusé à l’assemblé générale) des informations sur la prise en compte et la réduction des impacts de leurs activités sur le plan environnementale, sociale et sociétale. Il s’agit de l’article 225 de la loi dite Grenelle 2 portant obligation de publier une déclaration de performance extra financière.

Parmi les indicateurs que les entreprises doivent publier, deux sont particulièrement intéressants dans une démarche de mécénat :

  • impact territorial, économique et social de l’activité de la société ;
  • relations entretenues avec les personnes ou les organisations intéressées par l’activité de la société, notamment les associations d’insertion, les établissements d’enseignement, les associations de défense de l’environnement, les associations de consommateurs et les populations riveraines.

Qu’il soit obligatoire (DPEF) ou volontaire, ce rapport RSE est donc une source d’informations importante pour identifier les engagements mécénat et les partenariats des entreprises. Renseignez-vous !

Conseil

N’hésitez pas à regarder les autres indicateurs de reporting RSE, certains peuvent directement concerner votre activité associative : environnement, insertion et emplois, gaspillages alimentaires...

Les ODD sont aussi une source d’information. L’entreprise engagée en RSE ou développement durable peut utiliser les ODD pour montrer sa contribution positive aux enjeux du monde.

C’est pour vous une mine d’information qui permet de mieux comprendre ses enjeux économique, sociaux et environnementaux.

Attention

Certains statuts juridiques d’entreprise, comme les SAS, ne sont à ce jour pas concernés par l’obligation de reporting. Les associations loi 1901 ou les fondations ne sont pas non plus concernées par cette obligation, alors que les mutuelles et les coopératives le sont (si elles tombent dans les critères).

Bon à savoir

Dans les grandes entreprises qui sont engagées en RSE, il y a souvent une personne directement en charge de ces actions : un directeur RSE ou de l’innovation durable.

Dans certaines entreprises cette personne est aussi en charge des actions de mécénat ou de la gestion de la Fondation. C’est donc un interlocuteur clé pour votre démarche. Au sein de PME ou d’ETI (Entreprises de Tailles Intermédiaires) ce sujet est davantage pris en charge par la communication, les ressources humaines ou bien encore le service Qualité Sécurité et Environnement.

Appliquer la RSE dans sa démarche de recherche de partenaires

La RSE n’est pas qu’un argument, elle s’applique aussi dans votre pratique professionnelle et notamment dans votre recherche de partenaires ou de mécènes : impacts environnementaux liés à vos déplacements, création des outils de communication, envoi de courriers, organisation d’événements avec vos partenaires, recrutement et management des relations humaines avec vos équipes et vos partenaires, dialogue avec les parties prenantes...

Conseil

Consultez nos autres guides selon les actions que vous souhaitez mettre en place : par exemple en matière de RH, de communication, de développement.

Dialogue et attentes

Comme vous le savez, le dialogue avec les parties prenantes est le corolaire de l’engagement en RSO. Vos partenaires, les entreprises locales, régionales ou nationales, les fondations d’entreprises sont donc pour vous autant de parties prenantes et doivent être complètement intégrées dans votre démarche.

Ainsi, vous pouvez questionner vos entreprises partenaires sur leurs attentes vis-à-vis de vos actions. Ce dialogue peut être une bonne manière pour innover, faire évoluer votre action et aussi fidéliser vos partenaires en étant davantage à leur écoute.

Conseil

À l’occasion de votre rendez-vous annuel de « bilan et perspective » abordez deux ou trois questions de type :

  • Quel est votre niveau de satisfaction quant à notre relation durant cette année ?
  • Etes-vous engagé dans le développement durable ?
  • Qu’attendez-vous de notre association cette année ?
  • Quelles sont vos attentes cette année ?
  • Comment pouvons-nous mieux répondre à vos attentes cette année ?

À vous de choisir la bonne formulation et d’aller plus loin en créant votre propre dialogue.

Transparence et redevabilité

Par ailleurs, deux principes fondamentaux sont applicables directement à la relation que vous allez développer avec les entreprises. Il s’agit à la fois de faire preuve de transparence et de rendre compte de vos actions.

La transparence, d’abord, est indispensable dans la relation avec vos financeurs : elle crée la confiance, entretient la relation et permet de mobiliser ses partenaires en cas de coup dur. Mais la transparence c’est aussi savoir communiquer sur ses réussites et ses points de progrès.

Attention

En matière de transparence, il ne s’agit pas de tout dire à tout le monde ! On peut tout à fait garder des éléments confidentiels. En revanche, il est important de contextualiser et d’expliquer les raisons de vos décisions et de ne pas se cacher derrière la confidentialité.

Rendre compte des résultats de son action, ensuite, est à la fois gage de transparence mais aussi de responsabilité : vous avez sollicité le soutien d’entreprises pour le financement de votre action, il est normal que vous rendiez compte de l’utilisation des fonds et des résultats du projet au regard de ce que vous aviez prévu de faire. À vous d’expliquer les décalages s’il y en a.

Conseil

À vous de choisir la bonne formulation et d’aller plus loin en créant votre propre dialogue. Dans le cadre de vos partenariats, vous pouvez organiser une rencontre annuelle avec vos partenaires afin de faire le bilan de vos actions :

  • utilisation des fonds,
  • atteinte des objectifs,
  • indicateurs qualitatifs et quantitatifs de réussite,
  • explications sur ce qui a bien fonctionné et des points de progrès.

Pour rendre compte de vos actions durant l’année écoulée, vous pouvez aussi décider de publier volontairement un rapport annuel en y intégrant des éléments de votre politique de responsabilité sociétale. Vous pouvez aussi faire le choix d’un rapport RSE dédié.

Si vous publiez déjà un rapport annuel, vous pouvez y intégrer des éléments de compréhension sur votre politique de partenariat avec les entreprises et sur les partenaires actifs durant l’année.

Conseil

Consultez nos pages dédiés aux rapports annuel et RSE pour en savoir plus sur le contenu et son organisation.