Intégrer le développement durable dans l’organisation de son événement

Evénement de sensibilisation, compétition sportive, festival, représentation culturelle ou simplement congrès ou rencontres, les événements ont vocation à réunir vos différents publics sur un ou plusieurs sites.

Ces événements ont notamment des impacts sur l’environnement : déchets, pollution liée aux déplacements, consommation d’énergie, nuisances sonores...

En tant qu’organisateur vous pouvez intégrer le développement durable dès la conception de l’événement afin de réduire l’impact de votre événement.

Le lieu et la mobilité

Choisir un lieu qui réponde à vos besoins en termes de capacité d’accueil ou de contraintes techniques (sonorisation, vidéo...) bien sûr, mais aussi qui soit accessible.

L’accessibilité peut s’entendre vis-à-vis des personnes en situation de handicap, mais s’entend aussi sur l’empreinte carbone (en tonne équivalent CO2) générée par les visiteurs.

Il vous faut donc privilégier un lieu desservi par les transports en commun, un lieu à proximité d’une gare... Vous pouvez aussi prévoir une solution pour réduire les émissions de vos publics sur le dernier kilomètre : co-voiturage, navette...

Bon à savoir

La compensation carbone volontaire permet de soutenir financièrement la réalisation d’un projet qui évite des émissions de CO2 dans un autre pays du globe, par exemple un projet de reforestation ou une installation de traitement de déchets par méthanisation. L’organisation calcule ses émissions, engage un plan de réduction (c’est mieux mais pas obligatoire) et participe au financement du projet en « achetant » un tonnage de CO2.

Le traiteur et les produits alimentaires

Le buffet de l’amitié ou la buvette est un classique dans les manifestations. Privilégiez des produits de saison, pourquoi pas des produits bio, issus de fournisseurs locaux (on parle de circuit court).

Vous pouvez aussi faire appel à des traiteurs du secteur de l’insertion issus de l’ESS qui font travailler des publics éloignés de l’emploi ou des personnes handicapées. De nombreuses associations font aussi appel à la générosité des grandes surfaces ou négocient un sponsoring. C’est aussi une bonne manière de lutter contre le gaspillage alimentaire.

Attention

Vous aussi soyez vigilant sur le gaspillage. Vous pouvez donner les surplus du traiteur qui n’ont pas été consommés en veillant au respect de la chaîne du froid et à la sécurité alimentaire.

Bon à savoir

La vaisselle en plastique ou à usage unique, les pailles ou encore la distribution gratuite de bouteille à usage unique c’est fini, depuis le 1er janvier 2021.

Lutter contre le gaspillage alimentaire et les invendus

Au 1er janvier 2022, les secteurs de la distribution alimentaire et de la restauration collective (supermarchés, cantines…) devront réduire le gaspillage alimentaire de 50 % par rapport au niveau de 2015 et cela d’ici 2025. Les secteurs qui produisent ou transforment des denrées alimentaires ainsi que la restauration commerciale devront également réduire de 50 % leur gaspillage alimentaire par rapport au niveau de 2015 et cela d’ici 2030. Enfin les grossistes sont aussi concernés par cette obligation. C’est une occasion forte pour les associations de bénéficier gratuitement de denrées comestibles.

Bon à savoir

Les industriels ne pourront plus détruire leurs invendus non alimentaires à partir du 31 décembre 2021. Cette mesure de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire vise à encourager le don à des associations ou des fondations de lutte contre la précarité ou à défaut le recyclage. Il s’agit, par exemple, des produits d’hygiène quotidienne, des vêtements, des produits e´lectroniques, des chaussures, des livres, de l’électroménager, etc.

À noter que ces dons entrent aussi dans le dispositif fiscal du mécénat et sont donc éligibles à la déduction de 66 % (pour les entreprises) dans la limite de 5/00 du chiffre d’affaires ou 20 000 €. Le calcul de la valeur revient à l’entreprise qui devra utiliser la méthode du coût de revient (incluant ainsi les frais liés au transport de ces produits pour une livraison directement dans les locaux de l’association). L’association quant à elle devra adresser un reçu fiscal correspondant.

Les déchets

La concentration de personnes sur le site durant un temps donné génère inévitablement des déchets en quantité importante : consommation d’eau, gobelets plastiques, papiers, déchets alimentaires, sans compter les décors, les moquettes, les stands...

Évidemment, le meilleur déchet est celui qui est évité, mais ce n’est pas toujours aussi facile.

Il convient donc de penser à son remplacement par des solutions plus durables. Par exemple des gobelets réutilisables pour remplacer le plastique ou des couverts en bois ou en bambou qui ont un moindre impact sur l’environnement. Vous pouvez aussi penser au tri et à la revalorisation des déchets de votre événement, par exemple les déchets alimentaires et le marc de café peuvent devenir du compost.

Bon à savoir

Aujourd’hui de nombreuses solutions techniques existent pour éco concevoir vos stands ou encore les décors : utilisation de bois labellisés PEFC ou FSC, utilisation de LED, réutilisation des bâches et des moquettes pour en faire des objets publicitaires ou des sacs.

Vous pouvez aussi les donner ou les revendre afin qu’ils soient réutilisés, c’est l’économie circulaire.

Conseil

Rapprochez-vous de votre mairie et des équipes municipales qui gèrent le tri des déchets, elles seront peut-être ravies de participer à votre événement en faisant une sensibilisation au tri et en installant des poubelles de tri et de recyclage. Il y a peut-être d’autres associations dont c’est la vocation sur votre territoire !

Favoriser le réemploi ou la réparation

Certains acteurs de l’économie sociale et solidaire, comme les associations, sont très engagés dans le développement durable étant donné la nature même de leurs activités sociales, environnementales ou culturelles. Ainsi, les associations d’insertion ou de lutte contre la précarité, les recycleries ou ressourceries sont directement des bénéficiaires potentiels du fonds de réemploi, mais aussi du fonds de réparation.

Ces deux fonds sont créés par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire et directement financés par un pourcentage des éco-contributions collectées dans les différentes filières soumises à cette obligation.

Ainsi, le fonds de réemploi devrait être doté de plus 50 millions d’euros par an. Les filières concernées sont les filie`res dont la responsabilite´ e´largie du producteur va être modifiée : informatique et équipements électriques, électroniques ménagers et professionnels, ameublement, literie et assise, mais aussi produits de décoration en textile ou encore articles de jardin et de bricolage.

Bon à savoir

Le décret d’application n° 2020-1455 du 27 novembre 2020 portant réforme de la responsabilité élargie des producteurs précise les modalités pratiques de ces fonds et de leurs fonctionnements.

La communication

Pensez à éco concevoir vos supports de communication (choix des prestataires locaux, imprimeurs labélisés Imprim’Vert, conditionnement par un ESAT, choix des papiers et des matières ou encore des encres bio ou végétales...) mais pensez aussi à la communication responsable c’est-à-dire aux messages que vous allez diffuser et à la manière de les formuler.

Les labels et les normes

Différents labels thématiques existent comme Imprim’vert (pour les imprimeurs), PEFC ou FSC (pour le papier) ou encore prestaDD attribué aux parties prenantes du spectacle, de l’audiovisuel et de l’événementiel.

La norme ISO 20121 relative à l’organisation de l’événement et au développement durable de l’événement est plus complète et permet de créer un véritable système de management de votre événement.

Bon à savoir

L’outil ADERE (Auto Diagnostic Environnemental pour les Responsables d’Événements) est accessible sur www.evenementresponsable.fr.