Le poids des associations

Les associations deviennent des groupes de pression et sont appelées à occuper une place de choix dans le jeu de l'influence.

La force de l'engagement des militants, soutenue par des ressources humaines et des méthodes professionnelles, contribue à peser de plus en plus sur les décisions que doivent prendre les pouvoirs publics (États, collectivités publiques) et les entreprises, que ce soit au niveau international ou à un niveau très local.

Il n’entre certes pas dans les modes d’action de n’importe quelle association de revendiquer et d’exercer une influence sur son environnement. Néanmoins elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir intervenir dans les lieux de décisions.

  • Ce sont des associations plutôt militantes par construction, qui agissent dans des domaines tels que la lutte pour l’environnement, la protection de la nature ou la défense des droits de l’homme et des libertés.
  • Ce sont aussi des associations qui s’engagent dans l’activisme par nécessité tactique et qu’on retrouve dans d’autres domaines : protection du patrimoine, défense du consommateur, lutte contre la maladie et le handicap, etc.
  • Ce sont enfin des associations qui, à un moment ou à un autre de leur histoire, doivent exercer une influence pour protéger leur existence ou défendre un projet.
  • D’une façon générale, les associations se sont installées au fil des années comme des interlocuteurs crédibles et des acteurs avec lesquels il faut compter.

L’association : un interlocuteur crédible

L’opinion publique est désormais familière des actions d’envergure organisées par les organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits de l’homme. Les citoyens des pays développés sont sensibles aux opérations de boycottage menées à l’encontre des entreprises multinationales qui ne respectent pas les lois sociales et les libertés syndicales dans les pays où elles sont installées ou qui font appel à des sous-traitants utilisant le travail des enfants.

Par exemple : les consommateurs que nous sommes regardent avec intérêt le combat mené par les associations de lutte contre l’obsolescence des appareils numériques (ordinateurs, smartphones).

Les personnes qui ont des enfants scolarisés peuvent se trouver concernées par la mobilisation des associations de parents d’élèves.

Des actions très ponctuelles peuvent mettre en jeu des intérêts divergents, voire opposés, entre des groupes. On en voit couramment l’application avec les projets de construction d’installations qui peuvent apparaître utiles mais qui se révèlent gênantes pour le voisinage. Cela va de la centrale nucléaire à l’échangeur routier, en passant par des éoliennes, etc.

Les associations de riverains se mobilisent contre des projets qu’elles ne veulent pas voir s’installer sous leurs balcons, s’opposant éventuellement à d’autres associations qui promeuvent des projets particuliers ou à d’autres collectifs d’habitants qui craignent que les projets en question ne se retrouvent près de chez eux. On est alors dans ce que les Anglo-saxons appellent les projets Nimby (Not in my backyard = Pas dans mon jardin) et que les francophones ont traduit par Puma (Projet utile mais ailleurs).

Dans ces quelques exemples, on observe des attitudes très différentes : de la défense de l’intérêt général à celle d’intérêts particuliers, voire très privés ; des alliances qui se nouent ou des oppositions qui se créent en fonction des opportunités.